L’acceptabilité de nouvelles infrastructures, autrefois associée aux industries à risques ou aux ICPE, concerne désormais un nombre bien plus important de projets dont ceux liés aux aménagements et aux ouvrages associés à la gestion de l’eau potable et de l’assainissement. D’où l’importance de mettre en place, très en amont, une démarche claire et sincère associant citoyens, acteurs économiques et monde associatif, comme l’a montrée une conférence organisée sur le sujet à Pollutec 2018. Explications.
Aujourd’hui plus que jamais, les projets d’infrastructures
ou d’implantations industrielles sont une problématique centrale du
développement économique et de l’aménagement du territoire. Les exemples de
l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, du Center Parc de Roybon montrent combien
les citoyens, tout comme le monde associatif, sont devenus des interlocuteurs
incontournables au sein des projets qui les associent ou les opposent aux
aménageurs, industriels ou élus.
Pour les projets les plus structurants, la loi impose un cadre qui favorise la concertation et le débat public. Mais l’expérience montre que même pour des projets d’implantations plus modestes ou en apparence plus anodines, l'association des citoyens au processus décisionnel contribue à renforcer leurs fondements, notamment sur les questions relatives à l'environnement et au cadre de vie, et favorise leur acceptabilité.
Encore
faut-il s’entendre sur le sens de ce mot. « L’acceptabilité, ce n’est pas rendre acceptable un projet qui ne l’est
pas ou ne l’est plus, c’est mettre en place un dialogue anticipé et faire œuvre
de pédagogie pour créer les conditions d’une bonne compréhension des enjeux,
préalable indispensable à l’acceptation et à l’appropriation de celui-ci, a
expliqué Valérie Boyer, directrice associée de Rouge Vif apii, spécialisée dans
l’acceptabilité des projets industriels et des infrastructures. Car, comme l’a
souligné Julien Decaux, de Gaz électricité de Grenoble, « une bonne acceptabilité ne signifie pas une
absence d’opposition. Mais à nous de montrer que le projet a du sens et de
faire en sorte que les retombées économiques profitent à tout le monde, avec une
vision d’intérêt général ».
C’est pour aller au delà de la réglementation dans le cadre d’une démarche anticipée et volontaire, que Rouge Vif apii a déployé une offre permettant aux élus, aménageurs ou industriels de définir et alimenter en amont des projets une stratégie d’acceptabilité sociale et environnementale, créant ainsi les conditions d’un portage partagé. Et dans ce cadre, « il est très important que les porteurs de projet soient clairement identifiés et soient transparents quant à leurs démarches, les processus et les études mis en œuvre » a noté Benoit Clouent, Porte parole de France Energie éolienne.
La prise en compte du contexte local, des spécificités du territoire,
l’écoute des signaux faibles, la volonté de prendre en compte toutes les
opinions et surtout la capacité à faire évoluer le projet pour le rendre plus
consensuel, sont également des conditions sine qua non d’une vraie démarche
d’acceptabilité. L’élaboration et le déploiement d’une stratégie de contenus,
la mobilisation des soutiens de proximité et l’animation d’un dialogue suivi et
de qualité avec les parties prenantes font partie des outils qui vont permettre
de créer les conditions d’une meilleure compréhension de la démarche. « Réussir l’acceptabilité d’un projet, c’est
faire le pari de l’intelligence collective» a souligné Valérie Boyer. C’est
aussi renforcer l’ancrage territorial, concilier activités économiques et
environnement et apprendre à s’écouter pour enrichir le projet et ainsi
renforcer une cohésion trop souvent mise à mal.
www.rougevif-apii.fr