L?établissement d'enseignement et recherche et l'entreprise formalisent des relations établies depuis longtemps. A terme, la coopération sera renforcée sur des objectifs mieux définis avec la possibilité d'aborder des programmes de recherche plus ambitieux.
Une signature un peu solennelle mais dans une ambiance décontractée dans le bâtiment de la direction de l'Insa de Lyon à Villeurbanne le mardi 21 octobre entre Alain Storck, le directeur de l'Insa, et Jean-François Léone, directeur du département GEN de Suez Environnement. Participaient également à cette signature, Bernard Chocat, directeur du laboratoire LGCIE Génie civil et d'Ingénierie de l'Environnement, Philippe Gislette, directeur du Cirsee et Pascal Dauthuile, responsable Assainissement de Suez Environnement.
Des noms qui permettent de définir les premiers contours de l'accord : recherches sur les problèmes d'assainissement (collecte et traitement), d'eaux pluviales, de déchets liés au traitement des eaux, d'analyses, et bien sûr d'enseignement et de formation. Côté Insa, Alain Storck a souligné que son établissement « était fortement impliqué dans tous les problèmes de développement durable, pollution et énergie », tant dans ses activités propres que dans les réseaux auxquels il participe : cluster environnement de la Région Rhône-Alpes, Pôle Envirhonalp qui regroupe les principaux organismes de recherche de la Région, Pôle Axelera.
Il a également insisté sur le fait que l'Insa collabore depuis longtemps avec les entreprises et que cette convention-cadre s'ajoute à celles signées ces deux dernières années avec Areva, Valeo, Plastic Omnium, même si celle-ci est la plus importante. Côté Suez-Environnement, Philippe Gislette a rappelé que son entreprise investissait environ 65 M? par an en effort de recherche sur soixante à quatre-vingt programmes différents.
Plus d'une cinquantaine de sujets recensés
Les deux partenaires sont d'accord pour reconnaître que « cette convention-cadre part des partenariats existants ». « Elle entérine ce qui a été fait jusqu'à présent et constitue une nouvelle phase qui englobera toutes les dimensions, recherche, enseignement et formation » a souligné Alain Storck. Philippe Gislette a pour sa part affirmé que la convention « accélérera les processus d'innovation pour les intégrer plus rapidement dans l'activité des unités opérationnelles ».
Pour cette convention, les partenaires scientifiques ont listé les opérations en cours et les possibilités de collaboration : « près d'une cinquantaine de sujets ont été recensés, qui ne démarreront pas tous immédiatement. Il s'agit de consolider les partenariats existants en les inscrivant dans une vision à long terme, d'élargir les partenariats, notamment en matière de formation puisqu'un certain nombre d'ingénieurs Insa sont intégrés par Suez, et surtout de passer d'une position de réaction vis-à-vis des problèmes posés à une vision plus prospective à 10 ou 15 ans » a indiqué Bernard Chocat.
Les thématiques se répartissent en quatre grands domaines : les réseaux d'eaux pluviales et leur maîtrise, les stations d'épuration économes, la valorisation des boues et déchets en matériaux et énergie, et l'approche sociétale en rapport avec les trois points précédents. Pour l'avenir, la convention-cadre permettra des réponses groupées à des appels d'offres, qu'ils viennent du niveau français avec l'ANR ou européen avec le 7ème PCRD. La sélection des actions et leur hiérarchisation au sein de cette convention passeront par un comité de pilotage de six personnes réparties à égalité entre les deux entités.
Des collaborations plus importantes
Bernard Chocat a rappelé que la somme des contrats de projets communs entre son laboratoire LGCIE et Suez représentait un montant d'environ 2 M?. L?arrivée de l'accord-cadre ouvrira les portes à des collaborations plus importantes. Par exemple le projet relatif au traitement des sédiments contaminés par les PCB (suite à leur mise en évidence généralisée sur les fleuves français) représentera pour l'Insa un montant de 1,5 M? et au global près de 12 M? sur 40 mois. Un projet qui entre dans le cadre du pôle Axelera. « L?Insa n?aurait pas joué un rôle aussi structurant dans ce projet sans l'accord-cadre » a souligné Jacques Méhu, professeur à l'Insa et coordinateur scientifique de la plateforme EEDEMS dédiée à l'étude environnementale des déchets, matériaux et sols pollués. Un dispositif qui sera mis à contribution dans ce programme PCB et élargi pour s'appeler Provademse.
EEDEMS n?est qu'une des plateformes qui entrent de fait dans cet accord en tant qu'outil d'essai et de développement. Un autre outil de l'Insa, en commun avec d'autres organismes de recherches est l'Observatoire de terrain en hydrologie urbaine (Othu), qui dispose de cinq sites d'observations sur Lyon et dans sa périphérie ayant chacun leur spécificité d'observation : bassin versant de l'Yzeron, déversoir d'orage à Ecully, site de Lyon-centre sur un quartier résidentiel, site de La Doua d'infiltration en nappe peu profonde, site Django Reinhardt sur un bassin versant industriel avec réinfiltration. Ce dernier site a été équipé récemment d'un capteur atmosphérique très original pour étudier les retombées par temps sec. On pourra ainsi mieux discriminer le flux de polluants : ce qui arrive du ciel n?est pas véhiculé que par la pluie.
L?accord-cadre n?est pas réservé aux grandes opérations. Comme l'a rappelé Daniel Aptekier, directeur du développement chez SDEI, la collaboration avec l'Insa existe aussi pour des affaires très locales comme la sollicitation d'Insavalor dans l'aide à un appel d'offre du Grand Lyon sur le thème de la valorisation des cendres des usines d'incinération, une prestation très ponctuelle d'un montant de 25 k?.
Si l'accord-cadre a été signé à Lyon, il aura des incidences également en Chine et ailleurs. Les deux partenaires ont des liens avec ce pays, Suez avec notamment ses implantations industrielles et le centre de recherche sur effluents industriels, l'Insa avec plusieurs collaborations avec des universités chinoises à Pékin et Shangaï.