« Quoi qu’il en coûte » avait dit le président de la République, lors de son intervention le 12 mars dernier, pour soutenir les secteurs les plus durement touchés. Depuis la mi-mars, à l’instar de l’ensemble du territoire, la crise sanitaire provoquée par le Covid-19 a créé une situation d’immobilisme sans précédent qui met à dure épreuve le secteur de l’eau déjà affaibli par la baisse de la dotation globale de fonctionnement (DGF) des collectivités territoriales depuis 2014.
Ces dernières semaines, l’inquiétude sur le rythme de la reprise des travaux s’est accélérée. La question
du financement restant centrale, elle a fait l’objet de multiples prises de
paroles, tribunes, mesures, toujours plus orientées vers la modernisation des
infrastructures et les défis environnementaux.
De l’autre côté, la
gravité de la situation économique impose aux agences de l’eau d’être
stimulantes dans la nature et les conditions d’aides apportées aux
collectivités, tant l’effet de levier des financements fléchés dans les
territoires est patent : 1 million d’euros d’aide des agences de l’eau
donnerait lieu à plus de 3 millions d’investissement !
Dans ce contexte, pour les acteurs de la filière, il y a urgence à exploiter
le plein potentiel du principe selon lequel « l’eau paye l’eau », fondement
de la politique de l’eau mise en place par les comités de bassin et les agences
de l’eau, pour soutenir la commande publique dans les territoires et porter des réponses efficaces aux besoins émergents.
Nos différents dossiers montrent bien, à quelques jours des élections
municipales, que la gestion de l'eau est un choix d'avenir pour les territoires.
La situation doit inciter encore plus les services techniques à explorer tant des
nouvelles technologies qui fiabilisent et facilitent l’exploitation, qu’à amplifier
la dynamique de projets territoriaux.
« C’est le moment de faire preuve d’imagination et de collectif,
nous explique Nicolas Condom, à travers
une interview croisée du président d’Ecofilae et de Muriel Floriat, responsable
du Pôle Eau d’Amorce. Cette
recommandation qui vise directement les projets de réutilisation des eaux usées
peut faire prendre conscience de certaines lacunes ou de certains défauts.
Elle entre en tous cas en
résonnance avec la relance
« verte et inclusive » pour les services d’eau et d’assainissement » que la FP2E appelle de ses
vœux.
Pascale Meeschaert