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Actualités internationales

Réévaluation à la hausse des impacts des changements climatiques sur la ressource en eau

30 juillet 2013 Paru dans le N°363 ( mots)

Des pénuries alimentaires récurrentes en Afrique sub-saharienne, des régimes de précipitations changeants en Asie du Sud, certaines régions du monde sous l'eau tandis que d'autres manqueront d'eau pour leurs besoins les plus essentiels. Ce ne sont là que quelques-uns des impacts probables d'une éventuelle hausse de la température mondiale de 2° C au cours des prochaines décennies. Mais si le réchauffement devait passer de 2 à 4°C, les conséquences seraient encore plus dévastatrices'

Le rapport publié par le 19 juin dernier par la Banque mondiale indique que d'ici à la fin de ce siècle, le climat se sera réchauffé de 4°C par rapport aux niveaux préindustriels si nous n'engageons pas dès maintenant une action globale et concertée. Il passe en revue les impacts probables du réchauffement attendu sur la base d'une hausse de 2 à 4 °C, sur la production agricole, les ressources en eau, les écosystèmes et les villes côtières dans l'ensemble de l'Afrique sub-saharienne, l'Asie du Sud et l'Asie du Sud-Est. A + 2°C, dans les années 2030, en Afrique subsaharienne, les sécheresses et la chaleur rendront 40 % des terres cultivées en maïs inexploitables pour cette culture et la hausse des températures entraînera des disparitions importantes de prairies menaçant de ce fait les moyens de subsistance pastoraux. La proportion de population sous-alimentée pourrait augmenter dès les années 2050 de 25 à 90 % par rapport à aujourd'hui. En Asie du Sud, la modification potentielle de la régularité et de l'impact de la mousson, un phénomène primordial, pourrait provoquer une crise majeure dans la région. Des événements tels que les inondations dévastatrices du Pakistan de 2010 qui avaient touché plus de 20 millions de personnes, pourraient devenir monnaie courante. Des sécheresses extrêmes en Inde pourraient conduire à de vastes pénuries alimentaires et à des difficultés d'une ampleur inédite. En Asie du Sud-Est, les ruraux devront faire face à des pressions de plus en plus fortes à mesure que le niveau de la mer s'élèvera. L'intensité des cyclones tropicaux augmentera et d'importants écosystèmes disparaitront. Les impacts du changement climatique sur les ressources hydriques exerceront des pressions croissantes sur la sécurité énergétique. Dans toutes ces régions, la migration des communautés impactées vers les zones urbaines pourrait augmenter le nombre d'habitants dans les quartiers défavorisés exposés aux vagues de chaleur, aux inondations et aux maladies. Et si le réchauffement devait passer de 2 º C à 4 °C, des vagues de chaleur extrêmes, une élévation du niveau des mers de 100 cm, des tempêtes violentes, des épisodes de sécheresses, d'inondations, pourraient provoquer des effets dévastateurs pour les populations les plus pauvres et les plus vulnérables. Les villes en plein essor des pays en développement sont considérées comme les sites les plus exposés aux risques du changement climatique. Décrivant les zones urbaines comme de « nouveaux pôles de vulnérabilité », le rapport indique que les habitants de ces zones, en particulier les plus pauvres, seront aussi les plus vulnérables au changement climatique. Avec un réchauffement de 2 °C, la disponibilité des ressources en eau devrait baisser d'environ 20 % en Afrique comme en Asie du sud mais de 50 % avec un réchauffement de 4 °C. En limitant le réchauffement à 2 °C, on limiterait à 20 % la proportion de la population mondiale exposée à une baisse de la disponibilité des ressources en eau. Le rapport indique que l'élévation du niveau de la mer est d'ores et déjà plus rapide qu'attendu et qu'il est sans doute déjà trop tard pour éviter une hausse qui pourrait atteindre jusqu'à 50 cm dans les années 2050 en raison des émissions passées. Dans certaines régions du monde, les effets attendus pourraient donc survenir bien plus tôt. Sans mesure d'adaptation, l'élévation de 15 cm du niveau de la mer couplée à des cyclones plus intenses pourrait par exemple inonder une grande partie de Bangkok dès les années 2030. Le rapport de la Banque mondiale est téléchargeable à l'adresse : http://www.worldbank.org/content/dam/Worldbank/document/Full_Report_Vol_2_Turn_Down_The_Heat_%20Climate_Extremes_Regional_Impacts_Case_for_Resilience_Print%20version_FINAL.pdf