Conscients des enjeux de l'eau dans les secteurs de l'agriculture et de l'énergie et inquiets des conséquences du changement climatique, les gouvernements africains viennent de mettre sur pied un plan d'actions qui doit permettre de valoriser les ressources hydriques dans l'agriculture et le secteur de l'énergie à court, moyen et long termes.
Réunis à Syrte du 15 au 17 décembre dernier à l'occasion d'une conférence sur ?L?eau pour l'agriculture et l'énergie en Afrique : les défis du changement climatique?, les ministres et hauts fonctionnaires de 53 pays africains se sont penchés sur l'élaboration d'un programme permettant de mobiliser et mieux utiliser les ressources en eau inexploitées sur le continent africain.
Cette conférence était organisée par la FAO et le gouvernement de la Jamahiriya arabe libyenne en collaboration avec plusieurs partenaires, notamment l'Union africaine, le Conseil des ministres africains pour le développement de l'eau, la Banque africaine de développement et la Commission économique pour l'Afrique.
Pour la première fois, des bilans hydriques par pays, basés sur des évaluations à court, moyen et long termes, ont été dressés de manière précise et exhaustive en évaluant les investissements nécessaires pour maîtriser l'eau au niveau des villages, des périmètres irrigués et des grands bassins fluviaux, tant pour l'agriculture que pour la production hydro-électrique.
Ils ont abouti à l'élaboration d'un plan étalé sur une vingtaine d'années, dont le coût - 65 milliards de dollars - détaille les besoins en investissements de chaque pays africain en matière d'irrigation et d'énergie hydro-électrique.
« La maîtrise de l'eau est un élément clé de la sécurité alimentaire » a déclaré Jacques Diouf, le directeur général de la FAO, à l'ouverture de la conférence. L?Afrique subsaharienne, qui supporte déjà le plus fort taux de sous-alimentation au monde, sera durement touchée par les effets du changement climatique. Or, elle doit tripler sa production alimentaire d'ici à 2050 pour nourrir une population qui atteindra 2 milliards d'individus.
La maitrise de l'eau et de ses usages est donc un enjeu majeur pour le continent africain. La conférence a d'ailleurs débouché sur une déclaration commune soulignant l'importance de la maîtrise de l'eau au plan national, régional et continental en vue d'en exploiter pleinement le potentiel pour l'agriculture et l'énergie et afin que ces deux secteurs puissent assurer la sécurité alimentaire et les besoins croissants de l'Afrique en aliments et en énergie.