Un pays sur cinq dans le monde devra faire face à de sévères pénuries d'eau, selon le World Resources Institute, un Think Tank américain spécialisé dans les questions environnementales. 33 pays pourraient être soumis à un stress hydrique extrême, menaçant directement leur sécurité et leur stabilité.
Sans surprise, le Moyen-Orient devrait être la région la plus touchée par les phénomènes de stress hydriques, un concept défini par une disponibilité en eau inférieure à 1700 m3 par habitant et par an : 14 des 33 pays identifiés comme étant les plus exposés aux pénuries se trouvent dans cette région du monde. Le Bahreïn, le Koweït, la Palestine, le Qatar, les Émirats Arabes Unis, Israël, l'Arabie Saoudite, le Sultanat d'Oman, et le Liban, déjà sujets à de fortes tensions, devraient voir leur expositions aux risques de pénurie augmenter fortement.
Ces pénuries pourraient menacer directement la sécurité alimentaire de ces Etats, et finalement leur stabilité et leur sécurité. Le World Resources Institute (WRI) estime d'ailleurs qu'elles ont joué un rôle clé dans la guerre civile en Syrie depuis 2011. « La sécheresse et les pénuries d'eau en Syrie ont probablement contribué à l'agitation qui a alimenté la guerre civile, indique le rapport. La diminution des ressources en eau et leur gestion défaillante ont contraint 1,5 millions de personnes, essentiellement de agriculteurs et des éleveurs, à quitter leurs terres et à se déplacer vers les zones urbaines, aggravant ainsi la déstabilisation du pays ».
De même, les Etats-Unis, notamment sur la côte ouest, la Chine, au nord, ou encore l'Inde et l'Australie verront de larges parties de leurs territoires soumis à de graves pénuries.
Le classement du World Resources Institute a été établi en combinant les modèles climatiques, notamment les évolutions liées aux températures et aux précipitations, avec les scénarios de développement socio-économiques : croissance démographique, urbanisation, développement économique?vont en effet de pair avec la consommation d'eau. Il établit des projections pour les années 2020, 2030 et 2040 selon trois scénarios différents : optimiste, pessimiste et médian.
En 2040, dans les trois scénarios, les projections concernant les huit premiers pays souffrant de stress hydrique extrêmes restent globalement assez proches, l'essentiel des conséquences liées aux changements climatiques n?étant pas attendues avant 2050.
Reste cependant plusieurs inconnues : l'une des plus importantes touche, selon les auteurs du rapport, à la capacité de ces Etats à faire face aux risques élevés auxquels ils sont confrontés en prenant les mesures d'atténuation ou d'adaptation adaptées. Une autre incertitude concerne la nature et l'ampleur des conséquences que ces pénuries pourraient occasionner et qui revêtiront sans doute des formes différentes selon les régions du monde dans lesquelles elles risquent de survenir.
Renseignements complémentaires : http://www.wri.org/blog/2015/08/ranking-world%E2%80%99s-most-water-stressed-countries-2040