Il est aujourd’hui reconnu que les actions mises en place au niveau des vallées de la Roya, la Vésubie et la basse Tinée se sont caractérisées par une belle anticipation et une mobilisation concertée des services et opérateurs de l’Etat. Dans son retour d’expérience, la mission conjointe du Conseil général de l’environnement et du développement durable (CGEDD) et de l’Inspection générale de l’administration (IGA) souligne aussi que les sinistres d’ampleur créent de nouveaux besoins : être plus réactif aux dérogations nécessaires aux travaux d’urgence, améliorer la lisibilité des financements aux collectivités, organiser un pilotage spécifique de la reconstruction.
La mission du Conseil général de l’environnement et du développement durable (CGEDD) et de l’Inspection générale de l’administration (IGA) a procédé à un retour d’expérience approfondi des inondations consécutives à la tempête, articulé avec la démarche engagée localement le 9 décembre 2020. Sur la base d’une prévision météorologique pertinente, la gestion de crise a été caractérisée par une belle anticipation, une durée prolongée et un long retour à la normale. Devant faire face à la gestion simultanée de la crise sanitaire, à des problèmes majeurs d’accessibilité et de transmission, les services ont su faire face, assurer une communication active et mettre en œuvre des solutions innovantes.
Accessibilité et transmission
La mission estime néanmoins utile de : poursuivre les travaux engagés pour mettre à la disposition des préfets un outil d’alerte/information directe de la population par envoi de messages sur les téléphones mobiles ; prévoir, dans le cadre de la modernisation des réseaux radio, les modalités d’intégration d’une capacité de résilience renforcée et inclure un volet transmissions/réseaux/énergie dans les plans ORSEC et les plans communaux des sauvegarde (PCS) ; relancer la réflexion sur l’intégration d’hélicoptères lourds polyvalents dans les moyens aériens de la sécurité civile ; capitaliser les bonnes pratiques issues des initiatives de gestion de la crise Alex.
Lisibilité financière
La mission réaffirme l’importance d’une reconstruction résiliente et durable. Au titre de l’intervention de l’Etat, la mission a identifié plusieurs axes complémentaires à ce qui a déjà été réalisé, ou pour l’avenir : donner au plus vite une lisibilité financière aux collectivités, autant sur la dotation de solidarité nationale que sur la contractualisation et le FSUE ; engager la révision ou l’élaboration des PPR inondation sur les principales communes impactées ; poursuivre l’accompagnement des collectivités qui le souhaitent, dans la définition de leurs objectifs opérationnels de reconstruction post-sinistre ; aider l’ensemble des acteurs à décliner les actions nécessaires à la reconstruction en un plan d’actions pluriannuel et partenarial ; poursuivre le renforcement de la coopération transfrontalière hors temps de crise, consolider dans la durée un réseau d’acteurs de proximité réactif en cas de crise et définir les partages de données ainsi que les moyens techniques et financiers associés.
Nouveaux besoins
La mission a enfin identifié plus particulièrement deux enseignements de portée nationale : prédéfinir, pour pouvoir la projeter rapidement lors des sinistres d’ampleur, les modalités de constitution d’une cellule de renfort spécifique pour le pilotage de la reconstruction, et définir d’autre part les principes et modalités d’utilisation d’un fonds ou d’une réserve de crédits spécifique, à la disposition du préfet en cas de crise pour effectuer des opérations d’urgence dont le financement s’avère impossible ou trop complexe avec les moyens et les procédures du temps ordinaire ; capitaliser les réflexions menées sur les précédents sinistres en vue d’arrêter des grilles générales d’éligibilité au fonds Barnier des biens endommagés, déclinées par types d’aléas, donnant un cadre général d’intervention aux services avant analyse plus fine de chaque situation.