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Actualités France

Risque foudre : les conséquences de l'arrêté du 15 janvier 2008

31 mars 2010 Paru dans le N°330 ( mots)

Les usines de traitement des eaux sont susceptibles d'utiliser des produits chimiques en quantité importante ou sous des formes dangereuses ce qui implique leur classement par la DREAL comme étant à risque pour l'environnement. Le pôle foudre Soulé et Hélita d'ABB est titulaire de la certification Qualifoudre ce qui lui permet d'effectuer les démarches et de renseigner les documents nécessaires pour répondre aux exigences de l'arrêté du 15 janvier 2008 pour le compte de ses clients. Cet arrêté est applicable à toutes nouvelles installations classées ICPE quatre mois après sa parution au journal officiel, soit à partir du 24 août 2008. Ces dispositions se substituent à celles de l'arrêté du 28 janvier 1993.

La liste des rubriques de la nomenclature des installations classées visées par l'arrêté du 15 janvier 2008 sont les suivantes : 47, 70, 95, 98 bis, 128, 129, 167 C, 322 B 1, 322 B 4, 329 ainsi que les rubriques 1110 à 1820 et enfin 2160, 2180, 2225, 2226, 2250, 2255, 2260, 2345, 2410, 2420 à 2450, 2531, 2541 à 2552, 2562 à 2670, 2680, 2681, 2750, 2799, 2910 à 2920-1, 2940, 2950. Pour toute installation classée au titre d'une ou de plusieurs des rubriques ci-dessus, il devra être réalisé une analyse du risque foudre, une étude technique, l'installation de systèmes de prévention et/ou de protection ainsi que des contrôles réguliers. Les installations existantes doivent disposer d'une analyse du risque foudre à partir du 1er janvier 2010, d'une étude technique à partir du 1er janvier 2012 et les moyens de prévention et/ou de protection doivent être installés avant le 1er janvier 2012, contrôlés six mois après l'installation puis tous les ans visuellement et tous les deux ans de façon complète. Les installations nouvelles doivent disposer de l'analyse du risque foudre, de l'étude technique et des équipements de prévention et/ou protection avant le démarrage de l'installation. L?Analyse du risque foudre (ARF) Le principe de l'analyse du risque foudre résulte de la norme NF EN 62305-2 « Protection contre la foudre - Partie 2 : Evaluation du risque ». Cette norme distingue trois types essentiels de dommages pouvant apparaître à la suite d'un coup de foudre : - les blessures d'êtres vivants ; - les dommages physiques (atteinte de l'intégrité des structures) ; - la défaillance des réseaux électriques et électroniques. Dans le cadre de l'application de l'arrêté du 15 janvier 2008, l'ARF prend en compte le risque de perte de vie humaine et les défaillances des réseaux électriques et électroniques. L'ARF identifie : - les installations qui nécessitent une protection ainsi que le niveau de protection associé ; - les liaisons entrantes ou sortantes des structures (réseaux d'énergie, réseaux de communications, canalisations) qui nécessitent une protection ; - la liste des équipements ou des fonctions à protéger ; - le besoin de prévention visant à limiter la durée des situations dangereuses et l'efficacité du système de détection d'orage éventuel. L'ARF n'indique pas de solution technique (type de protection directe ou indirecte). La définition de la protection à mettre en place (paratonnerre, cage maillée, nombre et type de parafoudres) et les vérifications du système de protection existant sont du ressort de l'étude technique. L?Etude technique L'étude technique doit proposer des solutions de protection contre des effets directs et indirects de la foudre, les moyens de prévention ainsi que la notice de vérification et de maintenance de ces installations. Protection contre les effets directs de la foudre Pour chaque structure pour laquelle l'ARF à identifié un besoin de protection, l'étude technique indique le type (cage maillée, paratonnerre à tige?) et les caractéristiques du système de protection contre les chocs de foudre directs ainsi que son positionnement (y compris le positionnement des conducteurs de descente et des prises de terre). L'étude technique définit les liaisons d'équipotentialité à mettre en place entre le système de protection foudre et les lignes et canalisations conductrices. La protection est définie en conformité à la norme NF EN 62305-3 « Protection contre la foudre ? Partie 3 : Dommages physiques sur les structures et risques humains ». Les paratonnerres à dispositif d'amorçage peuvent être utilisés comme dispositif de capture sous réserve de réduire au minimum de 40 % la zone de protection définie dans cette norme (Fiche d'interprétation 17-102-001 de décembre 2001). En fonction de leur utilisation, les composants de protection contre la foudre doivent être conformes à la série des normes NF EN 50164 : « Composants de protection contre la foudre (CPF) ». Protection contre les effets indirects de la foudre En fonction du niveau de protection fixé dans l'ARF et des caractéristiques des lignes et des équipements à protéger, l'étude technique précise : - le nombre, la localisation, les caractéristiques et le dimensionnement en courant des parafoudres à mettre en place ; - les moyens de protection complémentaires (blindage de câble, blindage de locaux, cheminement des câbles'). La protection est définie en conformité à la norme NF EN 62305-4 « Protection contre la foudre ? Partie 4 : Réseaux de puissance et de communication dans les structures ». Les parafoudres sont conformes à la série des normes NF EN 61643. En complément des systèmes de protection, des moyens de prévention tels que des matériels de détection d'orage ou un service d'alerte d'activité orageuse peuvent être définis. Les moyens de prévention sont intégrés dans les procédures d'exploitation de l'installation. L'étude technique inclut la rédaction d'une notice de vérification et maintenance. Elle rappelle la portée des vérifications telles qu'elles sont définies dans la norme NF EN 62305-3. Elle comprend au minimum trois parties: - la liste des protections contre la foudre ; - la liste des protections reprend de manière exhaustive les mesures de protection définies dans l'étude technique, y compris les liaisons d'équipotentialité ; - la localisation des protections. Les protections sont repérées sur un plan tenu à jour. - les notices de vérification des différents types de protection. Les notices de vérifications indiquent les méthodes de vérification des différents types de protections, les équipements particuliers éventuellement nécessaires pour procéder à la vérification. Elles indiquent les critères de conformité des protections par rapport aux normes à appliquer ou à défaut, des indications du fabricant de la protection. Installation et vérification des protections contre la foudre L'installation doit être conforme à l'étude technique. Il convient de mettre à jour cette dernière, lorsque l'installation impose des modifications des prescriptions. L'installation des parafoudres connectés au réseau basse tension est conforme aux règles définies aux paragraphes 7 et 8 du guide UTE C 15-443 « Protection des installations électriques basse tension contre les surtensions d'origine atmosphérique ? Choix et installation des parafoudres ». Toutes les vérifications sont réalisées conformément à la notice de vérification et maintenance. Les vérifications n'ont pas pour objet de statuer sur la pertinence de l'analyse du risque foudre ou de l'étude technique. Les résultats des vérifications sont consignés dans un rapport. Les précédents rapports de vérification sont tenus à disposition du vérificateur. Tous les événements survenus dans l'installation de protection foudre (modification, vérification, coup de foudre, opération de maintenance) sont consignés dans le carnet de bord. Les enregistrements des agressions de la foudre sont datés et si possible localisés sur le site. Les enregistrements peuvent être réalisés à l'aide d'un compteur de coups de foudre (ce dernier doit alors être conforme au guide UTE C 17-106 «Guide pratique ? Compteurs de coups de foudre») ou par un système de détection d'orage. Exigences minimales pour les référentiels de qualification des organismes compétents Les référentiels de qualification des organismes compétents comportent à minima : - les exigences du système de management de la qualité de l'organisme compétent : ce dernier est au minimum conforme aux paragraphes 6 « Management des ressources » et 7 « Réalisation du produit » de la norme NF EN ISO 9001. (Le « produit » est résultat d'un processus, par extension, il s'agit des missions d'analyse du risque, d'étude technique, d'installation et de vérification.) ; - les exigences vis-à-vis des personnes désignées compétentes : les responsables des missions d'analyse du risque foudre, d'étude technique, d'installation ou de vérification doivent avoir une formation initiale suffisante et des formations complémentaires (connaissance des phénomènes physiques et des normes citées dans la circulaire d'application de l'arrêté en fonction des missions réalisées). Elles sont titulaires d'une attestation de compétence délivrée par l'organisme de qualification ; - les modalités d'octroi, de maintien, d'extension, de suspension ou de retrait de la qualification : l'octroi de la qualification doit comprendre l'examen d'un dossier de candidature et un audit initial de l'organisme candidat à la qualification. Le maintien de la qualification est sous-tendu à un audit de suivi annuel. L'activité de qualification est réalisée selon un système de management de la qualité certifié NF EN ISO 9001 ; - l'usage de la qualification : les organismes compétents s'engagent à respecter le règlement de qualification (règles de bonne conduite, usage de la qualification). L'attestation de qualification de l'organisme compétent doit indiquer les activités qualifiées (fabrication, analyse du risque foudre, étude technique, installation, vérification, formation) ainsi que le niveau de qualification (en rapport avec la complexité des installations à protéger). Paratonnerres à sources radioactives L'arrêté du 11 octobre 1983 relatif à l'interdiction de l'emploi des radioéléments pour la fabrication des paratonnerres ainsi que de la commercialisation et de l'importation de ces paratonnerres, modifié le 22 juillet 1986, interdit l'emploi d'éléments radioactifs pour la fabrication, la commercialisation et l'importation des paratonnerres depuis le 1er janvier 1987. En cas de possession de ces paratonnerres, il est nécessaire d'effectuer les démarches en vue de leur élimination par l'Andra. Une brochure intitulée « La récupération des paratonnerres radioactifs en France » est disponible auprès de l'Andra. Les opérations de dépose, conditionnement, transport et entreposage éventuel, avant la collecte des paratonnerres par l'Andra, relèvent de la responsabilité de leur détenteur. Les paratonnerres à sources radioactives doivent être déposés avant le 1er janvier 2012. Conclusion L'arrêté du 15 janvier 2008 prévoit que pour limiter la segmentation des études, ce qui pourrait aller à l'encontre de l'objectif recherché à savoir la diminution du risque par manque de vision globale de l'étude de dangers de l'installation, le même organisme pourra réaliser l'analyse du risque foudre et l'étude technique. Les ingénieurs spécialisés du pôle foudre ABB, titulaire de la qualification Qualifoudre, réunissent toutes les compétences nécessaires au sein d'une seule et même structure, apportant ainsi plus de sécurité dans le respect d'un budget maîtrisé à l'avance. Bruno Roland, directeur technique du Pôle foudre ABB