Le bassin méditerranéen s'inscrit parmi les « hots spots » du changement climatique. Selon les dernières simulations, la température de surface de la mer devrait progresser de 2 à 4°C d'ici la fin du siècle, l'incertitude restant liée au scénario de développement socio-économique mondial. A l'échelle méditerranéenne, l'augmentation des températures entrainera une multiplication des évènements extrêmes : submersions marines, inondations, sécheresses, érosion des sols, désertification? Ces évènements auront des impacts socio-économiques très prononcés et modifieront durablement l'aménagement du territoire méditerranéen.
« Si rien n?est fait pour lutter contre le réchauffement climatique, on peut anticiper une hausse moyenne des températures de 4 à 5°C sur le pourtour méditerranéen d'ici la fin du siècle, prévient le climatologue et glaciologue français Jean Jouzel, Invité d'honneur d'HydroGaïa 2016. Nous risquons alors d'assister à une augmentation des évènements extrêmes de types cévenols car ceux-ci sont influencés par le réchauffement de la Méditerranée. Le niveau de la mer devrait augmenter de près d'un mètre sur certaines zones, ce qui peut s'avérer très problématique pour certaines régions ».
Dans le cadre de la thématique consacrée à la « Gestion des ressources en Eau dans le contexte des changements globaux », HydroGaïa proposera un programme complet de conférences sur le thème de la prise en compte des risques hydrologiques. Parmi les invités appelés à intervenir sur le sujet, Jean Jouzel, Prix Nobel, mais aussi Laurent Roy, Directeur Général de l'Agence de l'Eau RMC ou encore Pierre-Alain Roche, Président de l'ASTEE.
Institutions publiques, bailleurs de fonds, donneurs d'ordres, partageront également leurs retours d'expériences, de même que de nombreuses entreprises de la filière telles que Predict Services ou BRL Ingénierie. « La multiplication des événements météorologiques des dernières années en zone méditerranéenne a démontré toute l'importance d'une information pertinente pour adopter des attitudes cohérentes. C?est de cette manière que l'on pourra contribuer à diminuer les impacts de ces événements. Les retours d'expériences des événements de Lodève ou des Alpes Maritimes de l'automne 2015 sont extrêmement explicites sur ces aspects » insiste Alix Roumagnac, Président de Predict Services, spécialisée dans la gestion multirisques naturels.
« Le réchauffement planétaire, qui modifie le climat mondial, touchera tout particulièrement le « hot spot » méditerranéen au cours des prochaines années, entrainant la multiplication de phénomènes d'inondations, de types cévenols, et/ou de submersions marines, provoquées par la hausse du niveau de la mer, souligne de son côté Jean-François Blanchet, Président de BRL Ingénierie, spécialisé dans l'eau, l'aménagement et l'environnement. Les zones côtières, qui figurent parmi les régions les plus densément peuplées, seront les premières touchées. Pour anticiper et gérer aux mieux ces nouveaux risques, l'approche ne peut être que globale, au vu du nombre et de la complexité des facteurs qui entrent en jeu. A travers le projet LittoCMS, les ingénieurs de BRL, associés aux chercheurs montpelliérains, ont uni leurs efforts pour les modéliser et améliorer ainsi l'information des acteurs du littoral, afin d'optimiser les dispositifs d'alertes et de prises de décisions, avant, pendant et après les futures crises. Ce nouveau service innovant concerne à moyen terme l'ensemble des agglomérations côtières de la planète ».
HydroGaïa, qui se déroulera les 25 et 26 mais prochains à Montpellier, présentera de nombreuses propositions pour développer des solutions technologiques innovantes et faire émerger des nouveaux savoir-faire qui contribueront à la mise en place d'une meilleure politique de gestion de la ressource en eau, pierre angulaire de l'adaptation aux changements climatiques.