La Communauté d'Agglomération du Choletais vient de mettre en service une station d'épuration de type végétal intégrant une filière roseaux, lagunes et bambous. Inauguré en janvier 2008, cet équipement est le premier de cette capacité en France.
La station d'épuration de type végétal de Vezins a été conçue pour remédier à la surcharge hydraulique et organique de l'actuelle station dont la conception ne permettait plus de traiter efficacement la totalité des effluents de la commune. Dimensionnée sur une charge de pollution estimée à l'horizon 2020 à 2280 EH, elle a été mise en eau en décembre 2007, un peu plus d'un an après le début des travaux.
L?originalité de la filière de traitement, qui associe roseaux, lagunes et bambous, et sa capacité en font aujourd'hui la première station d'épuration de ce type en France. Cet équipement met en ?uvre trois concepts épuratoires successifs :
- 3 filtres plantés de roseaux de 960 m² chacun, qui épurent la majeure partie des effluents répartis sur la surface
- 3 lagunes de 4 000 m² chacune assurant un traitement complémentaire sur les paramètres azote et phosphore.
- une bambouseraie d'environ 11 000 m² qui assure le traitement tertiaire sur le phosphore.
La technologie du Bambou Assainissement® proposée par Phytorem® est un procédé de phytoremédiation sur sol en place qui utilise les propriétés épuratrices du bambou géant, une plante particulièrement bien adaptée à l'épuration des eaux usées. Son système de rhizomes et racines forme un maillage dense qui favorise le développement de bactéries capables de dégrader les polluants contenus par les effluents en leur apportant l'oxygène dont elles ont besoin.
Les matières minéralisées sont prélevées par les bambous pour leur croissance et leur développement. Une fois par an, de nouvelles pousses apparaissent. Une fois sortis de terre, les chaumes de bambous atteignent leur taille adulte en deux mois, soit jusqu'à douze mètres de hauteur pour les espèces présentes ici.
Afin de maintenir une efficacité maximale de traitement, les bambous sont coupés à l'âge de quatre ans, l'âge de maturité du chaume qui a alors atteint son pic de croissance et de consommation des minéraux. Ces chaumes sont ensuite valorisés dans différentes filières : fabrication de meubles, d'objets de décoration, réalisation de lames de parquets, utilisation en bois énergie.
Le dispositif s'intègre parfaitement dans le paysage. Il est peu gourmand en énergie, n?utilise pas de réactif chimique et présente des performances de traitement comparables à celles des installations classiques.
Les boues sont minéralisées directement sur les filtres plantés de roseaux pendant une dizaine d'années avant d'être valorisées en compostage avec des déchets verts ou en épandage sur les terres agricoles.
La sensibilité du milieu récepteur a nécessité une attention particulière à la conception des ouvrages afin d'assurer un traitement poussé des effluents avant leur rejet, tout en garantissant une période de non rejet vers la rivière pendant 3 mois de l'année (période estivale). Tous éléments pris en compte par le groupement de maîtrise d'?uvre, Pöyry Environnement ? SINT, et les constructeurs Sogea Atlantique et Phytorem.
Un protocole de suivi technique a été élaboré avec l'Agence de l'Eau Loire-Bretagne, co-financeur à hauteur de 41% avec le Conseil Général de Maine-et-Loire (15%) de cette réalisation estimée à 1,3 millions d'euros.