Les conclusions du programme d’évaluation ROULEPUR, financé par l’agence de l’eau Seine-Normandie, l’Office Français de la Biodiversité (OFB) et Ecovegetal montrent, qu’à l’échelle annuelle, les parkings perméables retiennent jusqu’à 90% des eaux pluviales et réduisent de plus de 80 % la majorité des polluants présents.
Le programme de recherche ROULEPUR
(2014-2020) avait pour but d’évaluer en conditions réelles la performance de
solutions de rétention et de réduction à la source des polluants liés aux eaux
de voiries et de parking. Chaque année, c’est plus de 3,5 millions de m2
qui sont goudronnés et donc imperméabilisés et plus de 3 millions de m3
d’eaux pluviales, non traitées ou trop rarement, qui sont rejetées dans les
rivières et à la mer.
Dans le
cadre de ROULEPUR, plusieurs expériences, complémentaires ont été mises en
place par l’ensemble des partenaires techniques du programme. Parmi celles-ci,
l’expérience menée par Ecovegetal, le LEESU et le CEREMA, qui avait pour but de
mesurer les capacités de rétention et de traitement des eaux pluviales polluées
de différents types de systèmes de parkings perméables (végétalisés ou non)
versus un parking imperméable.
Lucie
Varnède, docteure et ingénieure recherche chez Ecovegetal, a réalisé sa thèse
dans le cadre du programme ROULEPUR. Elle explique les moyens matériels mis en
place pour la mesure : « Nous étudions un parking Ecovegetal à
Villeneuve-le-Roi réalisé il y a 7 ans, le parking perméable de l’entreprise
Ecovegetal et des maquettes de simulation. »
Pour
les 20 % d’événements où de l’eau s’écoule des drains des parkings perméables,
la percolation de l’eau de pluie à travers les parkings perméables Ecovegetal
permet d’écrêter les débits et de réduire significativement les débits de
pointe en sortie de drains (entre 84 et 89 %). Ecovegetal réalise la plupart
des parkings perméables sans drains pour infiltrer la totalité des pluies. Pour
l’expérience, les parkings lieux des mesures, ont été équipés de drains.
L’évapotranspiration
est aussi un élément important à prendre en compte dans la capacité des
parkings perméables à gérer les eaux de pluies, avec des coefficients de
ruissellement très faibles voire nuls en période estivale.
L’étude
ROULEPUR montre que pour la plupart des parkings perméables en France, il est
possible d’infiltrer la totalité des pluies reçues, cela permettra une
réalimentation des nappes phréatiques en milieu urbain.
En ce
qui concerne le traitement des polluants liés à l’écoulement des eaux
pluviales, on observe que les parkings perméables permettent d’abattre plus de
80 % des masses annuelles de 51 polluants. On pense, en particulier, aux
concentrations en hydrocarbure aromatique polycyclique (HAP) lourds (générés,
notamment, par la combustion des moteurs) et aux phtalates (utilisés
essentiellement dans les plastiques en PVC). Les parkings perméables apportent
également une solution pour le traitement de certains polluants comme les
nonylphénol (4) ou encore le Bisphénol A (5), avec un abattement compris entre
20 et 80 % selon les polluants.
Selon
Pierre Georgel – fondateur d’Ecovegetal, « Voilà autant de polluants que
nous pourrions retenir pour éviter de polluer nos rivières et, par conséquence,
la mer et les océans. Le développement des sols perméables est une urgence de
premier plan pour gérer les eaux pluviales, réalimenter les nappes phréatiques
et contribuer efficacement au rafraichissement du climat de nos villes. »