Sous des dehors a priori désuets, l’expression tenir salon reste bien actuelle. Elle épouse le temps, change d’atours, et finalement innove à l’instar de la prochaine session de Pollutec-online qui confirme cette tendance.
Cette 29ème édition constituera la vitrine Française de l’école française de l’eau, dont la notion a pris tout son sens pendant la crise sanitaire si l’on en croit la dernière publication du baromètre Kantar/C.I.eau 2020 « Les Français et l’eau », dont on lira les principaux enseignements dans les pages qui suivent.
Pollutec-online sera l’un des seuls événements d’envergure mondiale cette année dans le domaine de l’environnement à tenir salon, avec au total 60 conférences en ligne programmées, des plateaux de télévision à Paris et à Lyon permettant d’animer des tables rondes, des conférences officielles et webinaires d’exposants orientés solutions.
Outre les acteurs français de l’environnement, de nombreux participants étrangers devraient être présents aux rendez-vous d’affaires. 1100 inscriptions de 66 pays et plus de 800 rendez-vous sont annoncés par Alexis de Gérard, directeur du salon. Côté innovation, sur 86 dossiers reçus, 65 ont été sélectionnés pour participer. 10 entreprises pitcheront et la sélection des lauréats sera annoncée le 2 décembre.
Le contexte actuel impose de lourds défis en termes d’efficience aux professionnels de l’environnement, qu’ils soient industriels ou collectivités territoriales. Les années qui viennent verront sans doute la conjonction de contraintes budgétaires croissantes et l’apparition de nouvelles menaces comme de nouvelles vulnérabilités. Sans surprise, la matrice des risques 2020 de plusieurs cabinets de conseil en risk management, montre une forte hausse des criticités en matière sanitaire, économique, et réglementaire de tous les secteurs majeurs de l’industrie et des services en France, entre janvier et septembre 2020.
Le secteur de l’eau et l’assainissement, qui reste, et de loin, le plus important dans le domaine de l’environnement, tout en consolidant le socle et le contrôle de son action, devra être en mesure de s’adapter à ce contexte, en optimisant ses systèmes d’information, et en faisant preuve de réactivité et de capacité d’innovation. Son potentiel de croissance reste dépendant de la commande publique, laquelle enregistre une baisse de 34% des appels d'offres en France depuis le 1er janvier. Un niveau alarmant pour les entreprises des travaux publics qui exhortent les collectivités à profiter du plan de relance pour lancer de nouveaux chantiers en urgence.
Les collectivités ont tout intérêt à participer à ce rendez-vous, notamment pour ancrer dans leurs territoires, les entreprises prestataires de services, TPE/PME et grands groupes, appartenant à la branche professionnelle de l’eau, l’assainissement et de la maintenance industrielle, qui offrent un gisement, souvent sous-estimé, d’emplois durables comme le rappelle dans un récent communiqué la Fédération Nationale des Syndicats de l’Assainissement et de la maintenance industrielle, qui peine à recruter.
Autant d’éléments qui font de ces quatre jours, un rendez-vous incontournable pour faire face, non seulement au défi du redémarrage des investissements, mais aussi à la lutte contre les importantes disparités territoriales qui pèsent sur le secteur de l’eau.
Ce numéro spécial de L’Eau, l’industrie, les Nuisances, auquel toute notre équipe soutenue par vos nombreuses contributions, a consacré de gros efforts, marque une fois encore la volonté des professionnels du secteur, de s’adapter quelles que soient les circonstances, pour répondre aux enjeux de la protection de l’environnement et du développement économique.
Les 22 pages du cahier des innovations qu’il contient constituent une concentration d’expertises développées cette année dans le secteur de l’eau, pour répondre concrètement aux besoins exprimés, et ne pas s'inscrire à rebours des orientations données pour le développement durable des territoires.
Merci de votre confiance.