Le projet Flocon Bio (floculons bio), lancé en 2011, a permis le développement de nouveaux floculants à partir de produits renouvelables d'origine naturelle. Ils constituent une alternative sérieuse aux floculants de synthèse couramment utilisés aujourd'hui.
« Nous avons développé une solution opérationnelle pour traiter les eaux de carrières, sommes en cours de négociations pour la commercialisation de produits auprès de deux sites d'exploitation régionaux, et construisons une démarche partenariale avec un groupe français leader du traitement des eaux des carrières de granulats », résume Hervé Noël, Responsable Projets de R&D, Géo-Hyd, aujourd'hui filiale de Antea Group, le 9 décembre dernier en conclusion de la réunion de clôture du projet Flocon Bio, labellisé par le pôle de compétitivité DREAM et lauréat de l'appel à projets Eco-industries 2011.
En janvier 2012, les PME Géo-Hyd, Ecologistique (devenue Avenir Détergence), le BRGM et le groupe Suez Environnement lançaient le projet Flocon Bio avec pour objectif le développement de nouveaux floculants à partir de produits renouvelables d'origines naturelles, alternatifs aux floculants de synthèse couramment utilisés (polyacrylamides).
Il visait en priorité les secteurs du traitement des effluents produits par les filières d'extraction de granulats, du traitement des eaux usées domestiques et des boues résiduaires.
« L?Etat de l'art sur l'utilisation des floculants publié par DREAM en septembre 2010 nous a dégrossi le travail pour identifier des marchés potentiels mais aussi pour établir le sourcing de nos floculants biologiques », précise Sylvain Humbert, Responsable Projets de R&D chez Avenir Détergence. Les essais réalisés ont permis d'identifier de nouvelles synergies entre ces biopolymères.
Et, les formulations les plus efficaces pour traiter les eaux de carrières sont finalement des assemblages de gomme naturelle (acacias), de chitine fonctionnalisée (crustacés), d'amidon (extrait de pommes de terre, par exemple), ou encore d'alginates et autres polysaccharides. « L'intérêt scientifique de Flocon Bio est incontestable, poursuit Maurice Save, Ingénieur Procédés au BRGM. Nous avons identifié des paramètres environnementaux (composition et texture minérales, températures, conditions hydrodynamiques, etc.) conditionnant l'efficacité des floculants biologiques formulés dans le cadre du projet. »
Les résultats des travaux réalisés par le BRGM ont également permis d'élaborer des modes opératoires pour optimiser l'action des floculants et la déshydratation des boues. Les solutions formulées et travaux réalisés par les partenaires du projet intéressent de nombreux industriels. Et, « nous avons une multitude de pistes de collaborations dans d'autres secteurs (mines de fer, pétrole, etc.). Nous attendons donc avec impatience l'évolution de la réglementation européenne (réglementation Reach) concernant l'utilisation des floculants pétrochimiques actuellement sur le marché, qui ouvrira véritablement ce marché aux floculants biologiques », conclut Hervé Noël.