Comment éliminer les graisses et les éléments graisseux en optimisant l'efficacité du traitement sans faire exploser les coûts ? C'est le défi qu'a relevé la société Carbofil.
L'invention n'est pas récente, mais elle a été pérennisée par son succès commercial. « Nous avons mis au point notre bioréacteur voilà 15 ans, confirme Michel Delas, directeur technique et commercial de la société. Notre technologie est basée sur une très forte oxygénation et un brassage intense, ce qui assure une biodégradation quasi-totale ».
Visiblement, le cahier des charges a beaucoup insisté sur la simplicité et la robustesse. Sur le plan technique, le bioréacteur se présente sous la forme d'une cuve en résine ou en béton. A l'intérieur, une hélice propulse le liquide à traiter vers le fond. Puis le fluide remonte par les côtés et passe par-dessus une coupole, un mouvement qui entraîne de l'air et ravale en continu la mousse.
Un brassage vigoureux
Pendant tout le process, des bulles d'air sont envoyées au fond du réacteur. La pression qu'elles subissent pendant l'opération provoque une solubilisation maximale de l'oxygène, selon la loi de Henry : Pour un liquide et un gaz donnés, la pression p du gaz et la concentration c du gaz dissous dans le liquide sont proportionnelles.
« L'une des caractéristiques majeures du bioréacteur Carbofil est de parvenir à un brassage très vigoureux des matières à traiter », insiste Michel Delas. « L'injection d'air sous l'hélice par une soufflante augmente en effet le débit de pompage et, donc, la chute d'eau ». Précision économique d'importance : la faible hauteur de refoulement de la pompe à hélice entraîne une moindre consommation d'énergie.
La motorisation : un élément essentiel
La motorisation du bioréacteur est un élément essentiel. Le choix du fournisseur était donc essentiel. « Dès le début, Sew-Usocome s'est imposé », souligne Michel Delas. « L'éventail de son offre répondait le mieux à notre cahier des charges. Or il faut savoir que dans nos installations, le seul élément qui tourne, c'est le moteur ! C'est l'âme du réacteur».
L'apport de Sew-Usocome a permis à Carbofil d'élargir sa gamme en fonction des besoins du client. « Nous pouvons avoir besoin de moteurs de 7,5 kW ou de... 110 kW », relève Michel Delas. Important aussi : la résistance du matériel employé. « Nos cuves évoluent dans un environnement exigeant, 24 heures sur 24 », ajoute-t-il. « Qui plus est, nous utilisons pratiquement en permanence la puissance maximale installée. Cette contrainte a été également déterminante dans le choix de Sew-Usocome. »
Carbofil est ce qu'on appelle un ensemblier. Basée à Ancenis en Loire-Atlantique, l'entreprise fait appel à différentes compétences pour la mise au point et la fabrication de ses produits. « Dans le cas de la motorisation des bioréacteurs », rappelle Michel Delas, « nous avons un contact permanent avec les ingénieurs et les techniciens de Sew-Usocome pour nous accompagner dans le développement de nos produits. Cette collaboration nous a permis, par exemple, de renforcer les roulements».
De nouveaux défis
Les résultats sont là : Carbofil revendique des scores impressionnants en matière de rendements. Plus de 80 % sur la DCO et plus de 90 % sur l'élimination des graisses. « Aujourd'hui nous pouvons afficher plus de 150 références : Veolia, la Lyonnaise des Eaux, Nestlé, Saur, Vinci, etc », précise Michel Delas.
L?entreprise a installé ses appareils en France et à l'étranger, l'Italie et l'Ukraine en particulier. Son nouveau challenge : le projet "Carbométhane" destiné, comme son nom l'indique, à optimiser les processus de méthanisation dans le monde agricole. La petite société d'Ancenis a d'ailleurs obtenu pour ce projet, le label européen Eureka, ainsi que le soutien d'Oséo et de l'Union européenne.
Fabien Florence