La pollution de l'environnement souterrain par des éthers-carburants tel que l'éther éthyle tertiobutyle (ETBE) et le méthyl tert-butyl éther (MTBE) s'accroît depuis plusieurs d'années du fait de la consommation croissante d'hydrocarbures pétroliers, principale source de ce type de pollution. Fortement solubles dans les eaux souterraines et très faiblement biodégradables, ces éthers carburants posent ainsi de réelles questions en matière de santé publique.
Après quatre années de recherche et développement, Serpol a mis au point le procédé Bacteau basé sur la bio-stimulation et la bio-augmentation à la fois de sols et des eaux souterraines impactés par des hydrocarbures et additifs pétroliers.
Les travaux de recherche ont permis d'identifier un consortium bactérien capable notamment de dégrader l'ETBE, le MTBE mais également les hydrocarbures pétroliers et les BTEX rendant ainsi cette technologie applicable à la réhabilitation d'un grand nombre de sites pétroliers pollués. La suspension bactérienne est également enrichie en oxygène et nutriments permettant au consortium de « respirer » et de croître dans les meilleures conditions.
Le procédé Bacteau a été testé sur un site pétrolier impacté en hydrocarbures, BTEX et ETBE issues d'une contamination par de l'essence. Après les opérations de pompage destinées à soutirer les phases pures d'essence flottant sur la nappe souterraine, une phase de traitement des composés dissous a été menée. Les eaux souterraines ont été pompées au droit de la zone source pour être traitées sur site via un bioréacteur.
Ces eaux traitées sont amendées par la biomasse produite dans le bioréacteur ainsi que par des nutriments pour être réinjectée en zone source. La biodégradation des composés polluants se produit donc à la fois au sein du bioréacteur et dans le sous sol où les conditions propices au développement des bactéries spécifiques deviennent optimales. Après quatre ans de traitement, des abattements de 75 à 92 % ont été observés pour ramener les concentrations dissoutes en ETBE en dessous de 50 µg/l et les concentrations en hydrocarbures et BTEX en dessous du seuil de quantification.
Le consortium bactérien du procédé Bacteau est développé et entretenu dans des bioréacteurs localisés au siège de Serpol à Lyon mais aussi au sein des agences Sud (Montpellier) et Nord (Paris). Différentes configurations ont été développées en fonction des applications recherchées.
- Traitement in situ de sols et nappes phréatiques : Lorsqu'il s'agit de traiter les polluants pétroliers directement au sein du sous-sol, le consortium enrichi est injecté sous forme de suspension au droit des puits de traitements. Lors d'opération de dépollution de « finition » ou dans le cadre d'impact en polluants très localisé, les bactéries sont introduites via des supports physiques, appelés Bioperlix, qui sont placés au sein des puits de traitement.
- Traitement d'effluents industriels : Le support physique de développement des bactéries est cette fois-ci un assemblage de disques rotatifs. Les disques colonisés sont successivement immergés dans l'effluent puis émergés à l'air libre afin d'oxygéner le milieu. Les débits traités peuvent être variables et atteindre jusqu'à 5 m3/h à des concentrations en ETBE et MTBE importantes.