Avis au cercle restreint des professionnels de l’eau qui voudront pendant leurs vacances savourer leur petit coin de paradis : la question de l’effort de sobriété qui accompagne le plan Eau du gouvernement sera sans aucun doute au cœur de toutes les soirées, dîners à la belle étoile, sorties en bateau, randonnées pédestres ou circuits de VTT…
Au programme : il leur faudra apporter leur expertise sur tous les champs d’actions, faire montre de leurs arts, expliquer clairement comment maîtriser la demande en eau en s'appuyant sur des pratiques de sobriété collective, rappeler avant tout qu’il s’agit d’un patrimoine commun immatériel qui a su s’adapter aux évolutions de société et qui doit aujourd’hui encore faire évoluer les connaissances et les comportements pour éviter de fragiliser la possibilité de continuer à vivre ensemble.
En somme, il leur faudra jouer le guide et embarquer les vacanciers dans les opérations de campagnes initiées par les agences de l’eau, les régions et agglomérations. Destinées à sensibiliser le grand public aux sujets de la pollution, de la disponibilité de l’eau, de la prévention et réduction des risques, sobriété des usages, réutilisation des eaux usées, elles mobilisent autant des savoirs scientifiques que les acteurs de la transition écologique : eau, météo, climat, biodiversité, santé, énergies..
La région Occitanie, la Métropole et la Ville de Lyon, les agences de l’eau pour ne citer qu’elles ont par exemple décidé de susciter un sursaut, de provoquer un rejet de l’irresponsabilité …
« Tous mobilisés, tous concernés en Occitanie » met en avant le nouveau plan eau de la région Occitanie abondé de 160 M€ en jusqu’en 2030 tant « absence de pluviomètre, records de déficits en eau, sécheresse ... les conséquences pour nos habitants, nos agriculteurs ou nos entreprises sont nombreuses, et appellent de notre part à tous un changement de comportement au quotidien », rappelle Carole Delgas, présidente de la Région en assemblée plénière.
Pour sensibiliser les Grands Lyonnais à ne pas jeter leurs déchets sur l’espace public, un premier macaron « Ici commence le fleuve » a été inauguré le 22 juin sur le quai Arlès-Dufour, à la Darse de la Confluence, en amont du festival Rhône-Saône. 300 autres portant la mention « Ici l’eau s’infiltre » seront progressivement déployés sur le territoire métropolitain à proximité des avalois pour rappeler que l’objectif de la gestion des eaux pluviales est de réinfiltrer les eaux afin de réalimenter les nappes et les rivières.
De même, il ne faudra rater en aucun cas la nouvelle série de programmes financés par les agences de l’eau et diffusés sur France 2, France 3 et France 5 à différents créneaux horaires, du 19 juin au 23 juillet puis du 4 au 24 septembre, mettant également en image une centaine d’exemples de réalisations concrètes portées par des collectivités, des industriels, des agriculteurs partout en France.
Peut-on produire des vêtements sans utiliser d’eau ? Comment transformer une cour d’école en îlot de fraicheur ? L'agriculture peut-elle être moins gourmande en eau ? Comment apprendre à partager l’eau ? Les réponses à ces questions dont nous avons un criant besoin donnent la parole à ceux qui d’ordinaire ne la prennent pas, à des sujets dont on ne parle pas aisément dans les médias…
Alors qu’en 2022, la première série de programmes avait permis de toucher plus de 23 millions de personnes en faisant en sorte que chacun s’approprie, à son niveau, les enjeux de l’eau, ces 3 mois d’été complétés par les campagnes de communication et l’accompagnement du cercle très restreint des professionnels constitueront-ils une véritable bouffée d’oxygène pour la ressource en eau ?
L’occasion est belle en tous cas de rendre cet été 2023 différent, et de s’installer en terrasse d’un café pour mettre en lumière les nouveaux récits autour de la ressource en eau.
Pascale Meeschaert