Des organismes vivants sont souvent utilisés pour caractériser l'état et le fonctionnement d'un milieu (eau, air, sol) et pour en déceler les éventuelles modifications, qu'elles soient naturelles ou non.
Ces bio-indicateurs peuvent être végétaux (mousses, algues, lichens, écorces, feuilles,?) ou animaux (mollusques, poissons, cloportes, escargots, lombrics,?). Informant sur les transferts de polluants, la bio-surveillance permet une évaluation toxique globale des écosystèmes, d'où sa complémentarité avec la métrologie classique. De nombreuses études scientifiques ont déjà démontré la sensibilité particulière des abeilles aux polluants xénobiotiques (métaux lourds, PCB, dioxines/furannes, HAP, phytosanitaires,?) et à d'autres contaminants comme les radionucléides.
Lorsqu'elles sont soumises à des concentrations même très faibles et non encore toxiques pour l'homme, les abeilles peuvent présenter des troubles de comportement, un ralentissement de leur activité, voire une certaine mortalité. L?intérêt de les surveiller est donc considérable en termes de gestion des risques sanitaires. Spécialiste de la filière apicole, le bureau d'études Apinov lance cette année Apilab, un service de bio-surveillance de l'environnement par l'abeille, qui propose deux prestations :
- Apidiag, une évaluation ponctuelle de l'état sanitaire d'un milieu donné basée sur l'installation d'un rucher bio-indicateur sur un site choisi en fonction de sa représentativité, des prélèvements après renouvellement de la colonie, des analyses par un laboratoire accrédité COFRAC puis une interprétation et des recommandations.
Apialerte, un suivi à distance de l'évolution des conditions environnementales de colonies grâce à différents capteurs (balance de suivi de poids de ruche, température interne et compteur d'abeilles, celui-ci étant issu d'un transfert de technologie de l'INRA). Si plusieurs valeurs anormales sont enregistrées, une alerte est transmise et une intervention se fait rapidement.
Rappelons que les abeilles effectuent des milliers de micro-prélèvements par jour et ce, pas seulement dans les fleurs (pollens, nectar,?) : elles prélèvent aussi de l'eau (flaques, fossés) et peuvent capturer (cf. leur corps velu) des particules en suspension dans l'air ou dans le sol quand elles s'y posent. Elles peuvent donc déceler la présence de particules dans l'eau, l'air et les sols de friches, de sites industriels ou encore de grands espaces publics aux alentours de zones habitées.