D’après les conclusions d’une étude publiée le 1er mars dans la revue Environmental Pollution, près d'une tonne de microplastiques par hectare s'est déjà accumulée dans les zones de sédimentation en aval du fleuve depuis 1980 : « les niveaux de contamination en microplastiques restent élevés » et participent à « la constitution d'un stock important de microplastiques piégés dans les sédiments du Rhône », estiment ses auteurs.
Si ces résultats peuvent sembler alarmants, les auteurs de l’étude soulignent cependant que l’augmentation de la production de plastique n’est pas forcément synonyme d’une pollution microplastique plus importante dans le fleuve. D’après les travaux menés par différents chercheurs français issus de Lyon, Tours, ou encore Clermont-Ferrand, qui ont notamment consisté à quantifier et à analyser la présence de microparticules de plastique dans les sédiments du Rhône, le renforcement de la réglementation et les moyens de traitement des effluents de cette production peuvent atténuer la présence de celui-ci dans le milieu naturel. Afin de retracer l’évolution de cette pollution dans le fleuve de 1980 à 2021, les scientifiques ont quantifié les sédiments du Rhône, en amont et en aval de Lyon, en procédant à des carottages.
Et d’après leurs conclusions, la quantité de microparticules par kilogramme de sédiment sec, prélevé en aval, a diminué de plus d'un tiers en quarante ans, et ce notamment depuis les années 2000, ce qui constitue selon les chercheurs un « premier exemple de découplage entre la demande en polymères et la pollution plastique ».
Les scientifiques estiment que ce phénomène s’explique par les « travaux de modernisation de l'industrie plasturgique locale et des infrastructures d'assainissement urbain » réalisés dans l’agglomération lyonnaise, ainsi qu'à la « mise en conformité avec les règlementations en matière de traitement des effluents (industriels et urbains) ».