L’arrivée d’une année nouvelle est un moment propice pour établir un premier bilan de celle qui s’achève.
Que retenir de 2021 ?
Au plan national, au-delà du plan d’investissement « France 2030 » passé à côté de la question de l’eau, c’est essentiellement la publication du projet de décret pour l’épandage des boues des stations d’épuration, et plus récemment la révision de la réglementation sur le retour des boues au sol dans le cadre de la loi Egalim, qui sera remplacée par un “socle commun” à toutes les matières fertilisantes, qui auront rythmé l’actualité.
Au plan international, 2021 restera probablement l’année durant laquelle l´humanité toute entière a pris conscience que
Et pourtant, la publication du dernier rapport du Groupe d’experts inter-gouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) de l’Organisation des Nations Unies (ONU) sur les conséquences du réchauffement climatique lors de la COP26 de Glasgow n’aura pas suffi à faire bouger les lignes. La conférence de la « dernière chance » a accouché d’une déclaration finale a minima, sans aucune dimension contraignante au texte. Chaque pays y allant à sa vitesse et selon ses intérêts, les engagements de court terme placent au mieux la planète sur une trajectoire d'augmentation des températures de 1,8°C, au pire de 2,7° C, et donc bien loin des objectifs de l'Accord de Paris : de 1,5°C.
Or, que dit le rapport du GIEC ? Que la hausse des températures, la multiplication de sécheresses plus longues et plus intenses vont réduire les ressources en eau et le potentiel hydro-électrique, affecter les régions géographiquement isolées et politiquement marginalisées, peser sur la productivité agricole.
Les modèles sur lesquels se base le GIEC pour établir ses prévisions indiquent que c’est bien sur des objectifs d’adaptation et de réduction de la vulnérabilité des territoires aux pénuries d’eau récurrentes que dépendra la gestion du changement climatique.
Pour Jean-Luc Redaud, président du groupe de travail Eau et changements globaux et climatiques du Partenariat Français pour l’Eau : « A la lumière de l’impact du changement climatique sur le secteur de l’eau, les interdépendances entre l’accès à l’eau potable, l’agriculture et l’alimentation, l’assainissement, le monde rural et le développement des villes, l’industrie et la biodiversité doivent indubitablement être solidement étudiées. La production d’un rapport spécifique du GIEC « Eau et climat » constituerait sûrement un atout pour mieux juger des priorités à mettre en œuvre et pour répondre à l’Agenda 2030 fixé par l’Organisation des Nations unies (ONU), dont les états membres doivent impérativement se munir ».
Aussi, pour que 2022 ne ressemble pas furieusement au monde d’avant, la filière de l’eau forme le vœu que la présidence française européenne permette des avancées fortes sur le dossier de l'adaptation au changement climatique, qui vise directement le domaine de l’eau. Car, « aucun axe stratégique des nouvelles réglementations européennes ne cible directement le domaine de l’eau, pourtant central pour cet objectif de résilience, ni ne définit son rôle dans le défi climatique à relever », s’inquiète le Cercle Français de l’Eau
Un mot d’ordre s’impose : il est crucial d’engager une vraie gouvernance de l’eau au plan mondial, expliquent le PFE, le CFE et la FP2E. Nous aurons l’occasion d’y revenir dans nos colonnes.
D’ici là, l’ensemble de l’équipe vous remercie de votre fidélité et vous souhaite une excellente année 2022.
Pascale Meeschaert