Le traitement minéralurgique des sédiments de dragage est souvent présenté comme relativement simple à mettre en ?uvre sur la base de principes physico-chimiques bien établis, avec un coût d'investissement et de fonctionnement raisonnable et un impact environnemental réduit. Cependant, il manque un retour d'expérience à une échelle suffisante pour effectuer une extrapolation à l'échelle industrielle. Le projet Solindus vise à combler ce manque par la construction et l'exploitation d'une installation expérimentale semi-industrielle pour le traitement des sédiments.
Cette installation est utilisée comme démonstrateur technique pour les industriels du secteur, avec une volonté d'être adaptable aux différents sédiments à traiter, en sélectionnant les étapes de traitement pertinentes. Ce traitement permet d'obtenir 5 fractions de granulométrie bien définies (exogène + graviers, sable grossier, sable fin, limon, argile) par les seuils de coupures théoriques suivants : 2 mm, 250 µm, 63 µm et 15 µm. Ces limites ont été choisies pour être compatibles avec les voies de valorisation industrielle envisagées pour ces matières, en substitution de matière première naturelle dans les secteurs de la construction, des travaux publics et de la céramique. La conception de la plate-forme expérimentale est issue de trois ans d'expériences à l'échelle laboratoire puis pilote (alimentation de 100 l/h à 300 l/h), d'abord en batch puis en continu.
La transposition pour le traitement de 1,5 m³/h (capacité de la plate-forme) a été réalisée par la combinaison de différents équipements dans un bâtiment de 700 m², comprenant huit étapes principales : quatre étapes de séparation granulométrique, une de purification des limons par flottation inverse, une de floculation/décantation des argiles et enfin une étape de déshydratation de chaque fraction. Un traitement des effluents liquides est également prévu. Des étapes optionnelles (séparation magnétique, attrition, spirales) sont également possibles.