La Commission européenne vient de proposer une série d'options susceptibles de résoudre le problème de la sécheresse et du manque d'eau dans un contexte marqué par le réchauffement climatique. Objectif : définir les mesures capables de garantir la disponibilité des ressources pour l'ensemble des activités humaines, économiques et sociales.
Les caprices météorologiques de l'été 2007 n?y changent rien.
Bien que l'Europe dispose de ressources suffisantes, les situations de manque d'eau et de sécheresse se multiplient.
Au cours des trente dernières années, les épisodes de sécheresse ont considérablement augmenté en nombre et en intensité au sein de l'Union. La Commission évalue le montant des préjudices causés à l'économie européenne depuis 2000 à 100 milliards d'?. La sécheresse de 2003, l'une des plus fortes en intensité, a affecté à elle seule plus de 100 millions de personnes et près d'un tiers du territoire de l'UE, coûtant approximativement 8,7 milliards d'?.
Ce manque d'eau résulte d'un déséquilibre à long terme causé par des besoins en eau supérieurs aux ressources hydriques disponibles. Dans son livre vert sur l'adaptation au changement climatique présenté cet été, la Commission a donc souligné les risques d'aggravation de la situation en matière de ressources hydriques si les températures continuent à augmenter et si aucune stratégie n'était définie.
Elle a également proposé une série d'options stratégiques à adopter aux niveaux européen, national et régional pour remédier ou atténuer les effets du manque d'eau et de la sécheresse. La fixation du juste prix de l'eau est au c'ur de ces options. La commission souhaite également intensifier les efforts pour mettre en place des programmes obligatoires de mesure de la consommation d'eau et promouvoir les économies d'eau et l'utilisation rationnelle de cette ressource.
Selon certaines estimations, l'Europe gaspillerait de 20 à 40 % de ses ressources en eau. La Commission souhaite donc favoriser l'amélioration des rendements des réseaux de distribution et influer sur la façon dont l'eau est utilisée. À plus grande échelle, Bruxelles préconise une répartition négociée de l'eau entre les secteurs économiques. Ce qui implique que l'élaboration des politiques repose sur une hiérarchisation des solutions susceptibles de résoudre le problème de l'eau en accordant la priorité aux économies d'eau.
La Commission compte donc bien favoriser une politique efficace de tarification de l'eau et proposer des mesures économiquement incitatives pour améliorer la gestion des besoins en eau avant d'opter pour la mise en place d'infrastructures d'approvisionnement supplémentaires. Il faudra pour cela que la durabilité des ressources en eau et l'utilisation des sols soient intégrées dans l'élaboration des politiques dans des secteurs tels que l'agriculture et le tourisme. Et que l'ensemble des activités soient adaptées à la quantité d'eau disponible à l'échelon local'
Jean-Louis Borloo, Ministre d'État, Ministre de l'Écologie, du Développement et de l'Aménagement durables, s'est également exprimé sur le sujet lors du Conseil informel Environnement qui s'est tenu à Lisbonne les 31 août et 1er septembre dernier.
La question des pénuries d'eau et de la sécheresse, en liaison avec le changement climatique, y était au centre des discussions. « Le temps est venu pour l'action » a indiqué le ministre. « Il faut économiser l'eau, lui trouver un juste prix et organiser la solidarité entre Etats membres. Il faut étendre les bonnes pratiques : les compteurs d'eau systématiques chez les exploitants agricoles en France, l'équipement des bâtiments pour collecter et recycler l'eau de pluie dans les villes allemandes, la réutilisation des eaux des lave-linges pour l'arrosage à Chypre ou le volontarisme de Saragosse qui affiche désormais avec 96 litres par habitant par jour la plus faible consommation d'eau par habitant de toute l'Espagne ».
http://ec.europa.eu/environment/water/quantity/scarcity_en.htm