Le rapport annuel sur la qualité des eaux de baignade publié le 31 mai dernier par la Commission européenne montre qu'en 2006, la grande majorité des sites de baignade de l'Union européenne respectait les normes d'hygiène communautaires. Ces résultats doivent être relativisés, 250 sites ayant été déclassés pour masquer des problèmes de pollution.
Chaque année, les États membres sont tenus de présenter un rapport sur la qualité des zones de baignade des eaux côtières et intérieures situées sur leur territoire. Par «zones de baignade», il faut entendre les zones dans lesquelles la baignade est expressément autorisée ou n'est pas interdite et est habituellement pratiquée par un nombre important de baigneurs.
En 2006, ce sont donc 21 094 zones qui ont été contrôlées, soit un chiffre légèrement inférieur à celui de l'année précédente. Quelque 14 345 zones se trouvaient dans les eaux côtières et 6 749 dans les eaux intérieures.
L'évaluation de la qualité des eaux de baignade consiste en une analyse au regard d'un certain nombre de paramètres physiques, chimiques et microbiologiques pour lesquels la directive sur les eaux de baignade a défini des valeurs impératives. Les États membres sont tenus de respecter ces valeurs, mais ont toute latitude d'adopter des normes plus strictes ou de décider de se conformer aux valeurs guides non contraignantes également prévues par la directive.
Pour les zones de baignade côtières, la proportion de sites présentant des valeurs conformes aux normes reste constante (96,1 %). Par contre, le nombre de zones côtières conformes aux valeurs guides plus strictes mais non contraignantes de la directive a diminué, passant de 89,1 % en 2005 à 88,4%.
Les résultats enregistrés pour les eaux intérieures montrent que celles-ci restent à la traine, même si elles un comblé un peu du retard constaté en 2005. En 2006, le taux d'observation des normes impératives se montait à 88,6 %, contre 85,7 % en 2005. Le taux d'observation des valeurs guides a légèrement augmenté, passant de 63,1 % en 2005 à 63,8 % en 2006.
Reste qu'en 2006, les États membres ont encore rayé de la liste des zones soumises aux normes de la directive 88 sites côtiers et 166 zones de baignade en eaux intérieures. La Commission craint ouvertement que la radiation de certains sites de baignade ne masque des problèmes de pollution et n?améliore artificiellement les résultats sans traiter le problème à la source. « Même si ces résultats sont encourageants, je reste préoccupé par le nombre de sites de baignade radiés des listes. Le retrait des sites pollués des listes officielles ne peut en aucun cas constituer une solution. Les États membres doivent au contraire mettre sur pied des programmes de dépollution de ces sites» a ainsi déclaré Stravros Dimas, membre de la Commission chargé de l'environnement.
Rappelons qu'en avril 2006, la Commission a engagé des procédures d'infraction à l'encontre de 11 États membres, dont la France, pour le «déclassement» de sites de baignade. Au total, quelque 7.000 sites de baignades seraient « déclassés » dans l'Union pour non-conformité à la directive.