Des solutions pour produire, bâtir, aménager et transporter autrement : World Efficiency veut être le lieu de concrétisation des discours pour tous les acteurs à la recherche de solutions susceptibles de ménager les ressources et le climat. Dans le prolongement de cette première édition qui se déroulera du 13 au 15 octobre à Paris, les organisateurs mettent en place du 2 au 9 décembre au Bourget, à proximité immédiate de la Conférence des Nations unies sur le Climat, la Galerie des solutions by WE. C?est la première fois que des solutions concrètes sont mises à la portée des participants à une COP Climat. Outre ces espaces d'exposition, des cycles de conférences, des side events et des visites de sites exemplaires sont également proposés. Rencontre avec Stéphanie Gay-Torrente, directrice de World Efficiency.
L’Eau,
L’Industrie, Les Nuisances : A qui s'adresse World Efficiency ?
Stéphanie
Gay-Torrente : Du point de vue des solutions représentées, World
Efficiency s'adresse à tous les acteurs qui développent aujourd'hui des
solutions permettant de réduire l'impact des activités économiques sur les
ressources et le climat, quel que soit le secteur d'activités concerné. Côté
visiteurs, World Efficiency s'adresse à un public de décideurs et de
prescripteurs porteurs de projets, qu'ils soient territoriaux ou industriels,
désireux de mettre en œuvre, dans le cadre d'objectifs économiques et
écologiques, des projets susceptibles d'intégrer ces solutions.
E.I.N.
: Qu'est-ce qui distingue World Efficiency de l'édition parisienne de Pollutec
qu'elle remplace ?
S.G-T.: Pollutec
s'inscrit sur des thématiques environnementales situées plus en aval.
Historiquement, Pollutec rassemble des solutions qui viennent traiter des
pollutions générées par les activités humaines. World Efficiency s'inscrit
beaucoup plus en amont et va donc s'attacher à présenter des solutions qui ont
pour but de limiter les impacts des activités économiques. Ces solutions sont
développées au sein des éco-activités mais aussi dans d'autres secteurs tels
que celui du bâtiment, de la production industrielle où du transport. Nous
sommes donc sur des thématiques beaucoup plus larges avec un fil rouge : diminuer
l'impact des activités économiques sur les ressources non renouvelables et le
climat.
E.I.N.
: Comment va s'architecturer l'évènement ?
S.G-T.: Nous sommes sur
un sujet qui reste émergent et sur lequel la mixité des enjeux et des moyens
est fondamentale pour faire avancer, en tout cas d'un point de vue marché, la
mise en oeuvre des solutions au sein de projets territoriaux et industriels.
Nous voulons donc créer, pour les décideurs et prescripteurs, des espaces
d'échanges d'activités inter-domaines qui soient également des espaces
susceptibles de permettre aux acteurs privés d'interpeller les acteurs publics
et vice et versa. Tout sera fait pour que ces rencontres servent très
rapidement les solutions concrètes et disponibles dans différents domaines comme
la production industrielle, la maitrise de l'énergie, la gestion de l'eau, le
bâtiment, l'aménagement du territoire, la qualité de l'air, le transport et la
mobilité ou encore l'agriculture et l'alimentation.
E.I.N.
: Vous prévoyez une partie congrès assez importante...
S.G-T.: Oui, 36 plénières et une
centaine de workshops sont d'ores et déjà planifiés. Les plénières sont des
espaces sur lesquels seront traités les grands enjeux tandis que les workshops
seront des illustrations concrètes de réponses apportées aux enjeux qui auront
été exprimés dans le cadre des plénières. La partie congrès intègrera également
une approche gouvernance publique et privée pour aborder les sujets tels que «
ville et urbanité » ou encore « territoires et développement » et également les
nouveaux modèles économiques qui émergent comme l'économie bas carbone et
l'économie circulaire.
E.I.N.
: Comment la thématique eau va-t-elle s'inscrire dans cette architecture ?
S.G-T.: Word Efficiency repose sur une
approche trans-sectorielle qui veut que chaque sujet soit traité globalement,
en regard des autres thématiques. La vocation de World Efficiency est de casser
les silos pour placer les thématiques de manière transverse. Or, l'eau est
partout. Elle sera donc abordée et traitée dans le cadre de très nombreux
sujets ayant traits au bâtiment, à l'énergie, la ville durable, la production industrielle...etc.
Il s'agit de favoriser l'innovation et les compétences, non pas dans le cadre
de la traditionnelle approche verticale ou filière, mais de manière
transversale pour faire émerger et favoriser la transposition d'innovations
développées dans d'autres domaines d'activités.
E.I.N.
: Comment sera structurée la partie exposition ?
S.G-T.: L’exposition sera structurée en
différents pôles animés par des partenaires qui vont fédérer autour d'eux un
certain nombre d'entreprises, qu'elles soient startup ou grand groupe. Nous
voulons une exposition qui présente des solutions pour bâtir, produire,
aménager, transporter autrement. Au sein de chacun de ces espaces, des « carrés
partenaires » permettront de regrouper les acteurs sur certains domaines de
compétences et créer des pôles d'animation. World Efficiency bénéficiera par
ailleurs d'une forte représentation de l'ingénierie. Syntec Ingénierie a en
effet souhaité organiser son évènement annuel, le meet.ING de l'ingénierie au
sein de WE. Près de 40 cabinets d'ingénierie seront donc présents au c'ur de
l'exposition.
E.I.N.
: Quels sont vos objectifs pour cette première édition ?
S.G-T.: Nous sommes
effectivement, comme vous le soulignez, sur une première édition. Mais nous
profitons également d'un contexte particulier, celui de la COP 21 qui nous a
conduits à scinder World Efficiency en deux. Nous attendons environ 15.000 m²
d'exposition sur World Efficiency et 15.000 visiteurs. Ces chiffres seront
complétés par l'exposition qui se déroulera durant la COP 21 : la Galerie des
solutions accueillera 10.000 m² d'exposition et 20.000 visiteurs.
E.I.N.
: Comment s'articulent ces deux espaces d'exposition ?
S.G-T.: World Efficiency
se déroulera 6 semaines avant la COP 21. L’évènement donnera la parole aux
acteurs économiques et mettra en lumière les solutions concrètes en appui et en
amont des négociations. Avec cette volonté de faire la preuve que les solutions
existent. En complément, nous proposons à nos exposants un espace d'exposition
durant la COP 21, dans le cadre de la Galerie des solutions. Cet espace sera
pleinement intégré au dispositif de la COP et bénéficiera d'un accès facilité aux
délégués onusien.
E.I.N.
: Cet espace est-il ouvert aux PME ?
S.G-T.: Bien entendu.
Nous souhaitons et nous veillons à ce que la Galerie, qui se caractérisera par
une forte présence internationale dans le cadre d'espaces nationaux ou de
grands groupes, soit représentative des activités mais aussi de la taille des
entreprises françaises présentes sur les différents secteurs d'activités
représentés. Nous considérons qu'Il est important d'animer le marché dans sa
globalité. Une PME qui a des velléités à l'export doit donc considérer la
Galerie comme une opportunité rare. La Galerie accueillera d'ailleurs un
Pavillon de l'eau qui regroupera l'offre française en la matière.
E.I.N.
: World Efficiency est la traduction d'un changement de paradigme important
pour les éco-entreprises comme pour les décideurs ou porteurs de projets. Le
contexte est-il favorable au développement de nouveaux modèles économiques ?
S.G-T.: Nous le pensons. World
Efficiency est aussi une ouverture sur de nouveaux acteurs et de nouveaux sujets.
Le positionnement amont est un enjeu essentiel en terme de business, y compris
pour les éco-activités qui gagnent à se positionner pour tirer le bénéfice
d'une mise en lumière qui soit plus liée aux ressources qu'au traitement des
pollutions. Le marché est déjà entrain de se structurer autour de ces aspects
là. Par ailleurs, nous évoluons en ce moment dans le cadre d'un agenda tout à
fait particulier pour la France et pour les entreprises françaises qui va
permettre de mettre en avant de façon exceptionnelle des solutions françaises
d'excellence, susceptibles de se positionner comme des réponses aux enjeux
climatiques. Les acteurs de l'eau sont, de l'amont à l'aval, des acteurs
centraux et les innovations qu'ils développent doivent êtres valorisées et
bénéficier de cette formidable exposition internationale qu'offre la COP 21 aux
acteurs français. Notre rôle consiste à créer la plateforme d'animation et de
rencontre entre l'offre et la demande pour en faire bénéficier les décideurs et
les prescripteurs. A chacun d'investir le sujet et de co-construire avec nous
cet évènement.
Propos
recueillis par Vincent Johanet