La luzerne est cultivée sur environ 300 000 hectares en France. Dont 70 000 hectares pour la déshydratation dans des régions dites de grandes cultures plus exposées aux nitrates et pesticides en raison d'une forte pression de pollution, de la quasi-absence de prairies permanentes et de la rareté d'infrastructures écologiques (bois, haies, zones humides, parcours'). C?est donc dans ces régions qu'elle présente le plus d'intérêt au regard de la qualité de l'eau. Aux dires des professionnels de l'eau eux-mêmes, sa disparition serait une catastrophe. Or, pour l'agriculteur, cette culture n?est plus compétitive avec les céréales. De fait, depuis 10 ans ses surfaces ont chuté de 30 % dans une région comme la Champagne Ardenne qui concentre l'essentiel de la production. Il est donc urgent de trouver des mécanismes de soutiens équitables et efficaces pour maintenir l'attractivité de la luzerne dans ces régions. L?expérience du bassin de Vittel est significative en cela qu'elle démontre année après année que la luzerne est efficace pour obtenir des eaux de qualité ; mais elle n?est pas reproductible à grande échelle car l'eau potable de Champagne Ardenne n?est pas valorisée au même prix qu'une eau minérale. Il n?empêche que les sommes en jeu pour inciter au maintien de cette culture sont bien inférieures aux coûts (traitements, interconnexion) à mobiliser pour faire face à d'inévitables nouveaux flux de nitrates et de pesticides.
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