Le Houët est une petite rivière du Burkina Faso qui traverse la ville de Bobo-Dioulasso. La faune piscicole est composée essentiellement de silures vénérés par les populations autochtones au point que leur pêche est interdite et qu'à leur mort, ces poissons sont enterrés suivant un rituel identique à celui des humains. En octobre 2001, la mort de 500 silures a été constatée. Pour établir les causes de cette catastrophe, une équipe de chercheurs a procédé à des investigations, consistant en: - une autopsie des poissons morts; - une analyse microbiologique des prélèvements tissulaires de poissons agonisant; - une analyse bactériologique des échantillons d'eau de la rivière; - une analyse chimique des organes de poissons morts et des échantillons d'eau par chromatographie en phase gazeuse. Les examens chimiques ont signalé la présence de lindane et de thirame dans les organes des poissons, confirmant le fait que quelques jours avant la mort des silures, des sacs contenant des résidus de calthio (lindane + thirame) dangereux pour l'homme et les poissons ont été lavés dans la rivière. Les analyses bactériologiques des eaux ont révélé la présence d'indicateurs de pollution dont Escherichia coli, Streptocoques fécaux, Clostridium sp et de Pseudomonas, agents étiologiques de nombreuses pathologies humaines. Ces investigations confirment la pollution des eaux du Houët et mettent en exergue les dangers pour la faune aquatique et les risques sanitaires pour les populations riveraines qui utilisent les eaux de la rivière à des fins domestiques.
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