L’écoquartier ZAC Danube de Strasbourg occupe l’emplacement de l’ancienne usine à gaz de Strasbourg dont l’exploitation avait laissé un impact en Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques (HAP). Des poches d’HAP résiduels en phase pure enrobant les matériaux naturels du site (sable-graviers) avaient été mises à jour à l’interface de la nappe phréatique et des sols du site. Pour permettre les travaux de construction de bâtiments projetés, la société d’aménagement de la ville de Strasbourg a mandaté le groupement Lingenheld-Zublin pour traiter cette pollution.
Les polluants se situant à l’interface eau-sol, il n’était pas possible de les excaver en totalité pour les traiter en centre adapté. En tenant compte de la nature de la pollution, des caractéristiques géologiques et hydrogéologiques du site ainsi que des exigences du client en termes de délais/coûts et du taux d’abattement à atteindre, un chantier hybride a été envisagé. Le procédé retenu a permis de réhabiliter la zone par l’association de deux techniques de dépollution complémentaires : un traitement hors site en biocentre des composés en zone non saturée après excavation des terres mené par Lingenheld Environnement.
L’excavation des terres permet la réhabilitation rapide d’un site tout en présentant de fortes garanties de résultats. La zone à excaver a été définie suite à des investigations préalables des sols puis les terres impactées par la lentille de HAP ont été excavées jusqu’au niveau de la nappe phréatique.
Les matériaux inertes ont été décapés et mis en stock sur site en attente d’être utilisés pour le remblaiement des zones à purger. Les matériaux impactés ont quant à eux été terrassés jusqu’au niveau du toit de la nappe phréatique et évacués directement vers l’ICPE de transit/traitement de Lingenheld Environnement située à Oberschaeffolsheim. Le terrassement a été effectué par bandes de largeur définie de façon à pouvoir calculer les quantités d’oxydant à introduire par bande lors de la deuxième phase de dépollution par oxydation chimique in situ.
Une fois déposés, les matériaux excavés ont subi un prétraitement mécanique par criblage afin d’en extraire différentes fractions, et de les séparer en différents lots :
• matériaux admissibles en ISDND ou ISDD,,
• matériaux non inertes admissibles en traitement par biocentre,
-• matériaux nécessitant un traitement par désorption thermique.
Réalisée par Zublin, spécialiste en traitement in situ, l’oxydation chimique par malaxage in situ des sols en nappe avec du persulfate (peroxodisulfate de sodium) a permis de dégrader in situ les HAP en ciblant parfaitement les polluants présents. L’avantage du mélange in situ est de permettre un contact efficace entre le réactif et les polluants, y compris lorsqu’il se trouve en forte concentration. L’oxydation chimique met en œuvre des réactions d’oxydation primaire par des radicaux sulfates qui ont des temps de réaction rapide et nécessitent donc une mise en contact courte. Une oxydation secondaire à plus longue efficacité permet le traitement plus large des polluants.
Les opérations d’excavation et de traitement ISCO des sols pollués aux HAP suivies du remblaiement des fouilles par des matériaux sains et du pompage et traitement des eaux souterraines a permis la réhabilitation du site et de rendre possible son projet d’aménagement.
Ce chantier hybride couplant les avantages de deux technologies a entraîné un abattement de la pollution dépassant les objectifs fixés par le client dans un délai court (9 mois). Le choix de traiter une partie de la pollution hors site et une autre partie in situ a permis d’atteindre un optimum coûts/délais.