Luc Derreumaux, président de la CIFEC qui a introduit l’usage du réactif colorimétrique DPD en France dans les années 70, rappelle les bonnes pratiques d’analyse du chlore dans l’eau.
« L’analyse du chlore en mesure ponctuelle (norme NF EN ISO 7393-2) se fait avec un réactif colorimétrique la DPD (diéthyl-p-phénylènediamine) qui développe une couleur rouge proportionnelle à la concentration résiduelle de chlore, explique-t-il. Or le chlore, qui est aussi un agent de blanchiment, décolore ce réactif à partir de 8 mg/l, ce qui fait qu’en cas de surdosage dans un bassin, l’exploitant risque de croire qu’il est en sous dosage ce qui l’incite à rajouter encore plus de chlore et à décolorer encore plus le réactif. C’est un cercle infernal qui s’arrête lorsque le stock de chlore sur site est épuisé. Le pire est que, dans ce cas, l’atmosphère ne sent pas le chlore car la réaction de décomposition des chloramines odorantes est très rapide. L’eau est cristalline, sans odeur de chloramine et la bactériologie parfaite, mais, par contre, les maillots commencent à se décolorer, les permanentes ternissent et les yeux piquent dans l’eau. Il n’est pas rare de voir des piscines dans ce cas, avec 100 mg/l de résiduel, et évidemment le matériel métallique souffre. La seule solution est la dilution de l’échantillon avec de l’eau du robinet pour retrouver la couleur de la DPD et la mesure du chlore. Donc, attention, lors de la mesure, lorsque vous ajoutez le réactif DPD, si sa couleur rouge disparaît lors de l’agitation ou l’ajout de l’échantillon, il y a très probablement un surdosage ! ».