La technologie d’électrophorèse capillaire s’avère pertinente pour de nombreux types d’analyses en eaux de boisson, eaux usées, eaux brutes (exemples : calcul de balance ionique, détection de polluants chimiques, pesticides, résidus médicamenteux ou leurs marqueurs). Elle présente plusieurs avantages dont celui de consommer peu de réactifs et peut être qualifiée de technologie verte, contrairement à la technique séparative dominante, l’HPLC, grosse consommatrice de solvants organiques.
En France, cette technologie est exploitée par WynSep qui développe des analyseurs peu coûteux, automatisés et robustes, bien adaptés au monitoring de rejets industriels. Une étude de marché, réalisée en juillet 2015, a confirmé la pertinence de cette technologie dans le domaine de l’eau, pour des analyseurs en ligne, en station d’épuration comme en usine de production d’eau potable.
Elle est expérimentée depuis 2017 sur l’usine d’eau potable de Calmont (31) qui exploite deux ressources (Hers Vif et Ariège) et se trouve confrontée à la présence de métolachlore et ses dérivés. L’enjeu est de détecter ces paramètres assez rapidement pour engager les traitements nécessaires, à l’aide de charbon actif en poudre, ou pour changer de ressource. Les filtres à charbon actif en grain in situ ne permettant pas de traiter convenablement ces paramètres et de respecter les seuils réglementaires < 0,2 µg/L dans l’eau traitée lors des pics de présence de métolachlore dans les ressources.
L’expérimentation comprend l’optimisation de la séparation des trois composés, une étape de purification de l’eau à analyser ainsi que de préconcentration par extraction sur phase solide afin d’atteindre les seuils réglementaires de détection. Après validation de la méthode développée selon une norme COFRAC, une validation de terrain doit être réalisée par la station de production d’eau de Calmont (SPEHA). L’analyseur proposé par ce projet, permettra d’augmenter sensiblement la réactivité et de pouvoir alerter en cas de pollution au métolachlore détectée.