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Intégrer la gestion des eaux pluviales à l’architecture des bâtiments

16 janvier 2017 ( mots)
Imaginons une solution adaptée au milieu urbain, capable de traiter la goutte là où elle tombe, bien avant qu’elle ne ruisselle et ne se charge en polluants, sans nécessiter la moindre emprise foncière, et à ciel ouvert, c’est-à-dire facilement accessible pour favoriser son entretien. Une solution qui présenterait de substantiels avantages en matière de biodiversité et d’adaptation au changement climatique tout en protégeant l’étanchéité des bâtiments des UV et des gradients thermiques. Cette solution existe?: c’est la toiture végétalisée qui consiste à recouvrir un toit plat ou à pente légère d’un substrat planté de végétaux. Un potentiel important, évalué en France, selon le CSTB, à 4?millions de toitures représentant 50?millions de m² dont seuls 7,5?% seraient aujourd’hui exploités. De nombreuses solutions existent sur le marché qui permettent de parer nos villes de vert tout en les rendant plus saines et plus agréables à vivre. Parmi celles-ci, un système intelligent et modulaire d’optimisation des eaux pluviales en toiture baptisé Hydroventiv® développé par Le Prieuré. La solution repose sur un couvert végétal pré-cultivé associé à un système de sous-bacs de rétention et de vidange clipsables et connectés entre eux au sein desquels l’eau circule librement. «?Ce système présente la particularité de stocker l’eau, mais aussi de la dissiper?», explique Jean-Christophe Grimard, directeur de la Recherche et du Développement chez Le Prieuré. La capacité de stockage avoisine les 95?l/m², soit 1?m3 par 10 m², tandis que la dissipation se fait par vidange et par évaporation. «?L’évaporation est favorisée par des mèches en microfibre polymère fixée sur un support en PEHD recyclé et assurent la remontée d’eau par capillarité. Quant à la vidange, elle se fait à débit contrôlé via des régulateurs brevetés à micro-débit constant et ajustable jusqu‘à 0,5?l/sec/hectare?». Une batterie de tests réalisés avec l’INSA de Lyon en partenariat avec le Grand Lyon et la Mairie de Paris ont permis de valider les performances de la solution, notamment de ses capacités d’interception évaluées à 0,8 contre de 0,5 à 0,7 pour une toiture végétalisée classique. «?Cela signifie qu’elle intercepte 80?% des eaux de pluie et en évacue 20?%?». La solution Hydroventiv®, qui permet de découpler l’urbanisation de l’imperméabilisation, séduit les aménageurs, d’autant qu’elle ne nécessite qu’une maintenance légère qui se limite à deux visites par an et repose sur un contrôle visuel de la partie végétalisée et de la fonction évacuation des eaux de pluie. «?Les projets moyens tournent autour de 500 m² mais peuvent aller jusqu’à 10?000 m², indique Jean-Christophe Grimard. Nous travaillons sur des chantiers de 1?000 m² comme par exemple à l’École des Arts de Nancy, sur le MIN de Rungis chez Sogaris, ou encore sur l’éco-quartier Smartseille conçu et réalisé par Eiffage à Marseille. Bien plus que d’apporter du vert sur les toits, nous apportons de nouvelles fonctions et adaptons la toiture à de nouveaux usages?». Connectée, la solution permet déjà un suivi en temps réel de la température, du volume d’eau stocké et du débit de fuite. Fin 2017, elle Intégrera un système de monitoring complet permettant par exemple d’exécuter des consignes avec des électrovannes pour faire de l’irrigation ou gérer les volumes stockés en fonction des prévisions météorologiques.