Dans un contexte de changement climatique, garantir quantitativement et qualitativement l’accès à la ressource de manière équitable entraîne la nécessité de développer des investissements et également de modifier les schémas d’approvisionnement d’eau potable entre les syndicats et collectivités. C’est ce qu’a rappelé la loi Climat et résilience du 22 août 2021 en fixant un calendrier précis pour la mise en place de schémas de distribution d’eau potable (SDEP) et en imposant d’équilibrer les besoins et les ressources en eau.
« Avec le changement climatique, on sait qu’on va perdre 30% de la quantité d’eau dans un futur très proche, introduit Geneviève Le Lannic, présidente du Syndicat Eau 47, ce qui laisse percevoir de sérieux problèmes d’équité d’autant qu’on doit anticiper l’arrivée de populations nouvelles, la mobilité des habitants et prendre en compte le volet eau dans le développement du territoire ».
Ces raisons ont incité les syndicats Eau17, Eau47 et SMDE24 à anticiper les problématiques et à mettre en place des schémas départementaux de l’interconnexion qui garantissent à chaque usager d’être desservi en permanence en eau grâce aux ressources locales et à une gouvernance décentralisée. « Il y a 70 ans, le département de la Charente Maritime a pris conscience de l’avantage de la mise en réseau de la ressource. Depuis 1952, il fonctionne comme une mutuelle de l’eau, que ce soit en milieu urbain ou rural. Tout l’auto-financement dégagé est mis en commun. Il permet de renouveler les réseaux et d’agir pour la protection de la ressource, qui est avant tout notre cœur de métier», poursuit Denis Minot, directeur général des Services du syndicat des eaux de la Charente-Maritime.
En Lot et Garonne, 9000 km de réseaux d’eau potable décomposés en 600 poches de sectorisation ont été diagnostiqués permettant de prioriser les travaux de renouvellement sur le territoire. « On a bancarisé nos données, ce qui explique qu’on maitrise la ressource, confirme Gérard Pénidon, directeur d’Eau47. Avec 1 million d’euros de section de fonctionnement, on fait réaliser entre 14 et 22 millions par an de travaux ».
D’autres
chantiers ont consisté à construire des réservoirs et à réaliser des liaisons
entre différents châteaux d’eau. « En interannuel, on mène également un
travail prédictif. Dans des zones rurales, il apparait que les STEP risquent
d’être les seuls rejets pour soutenir les débits des cours d’eau. On va donc
être amené par endroit à pousser les traitements des STEP, à repenser le modèle
économique pour la REUT et à mettre les bouchées doubles sur des politiques
fortes et structurelles d’aménagement urbains », conclut Gérard Pénidon.
Légende photo : De gauche à droite Christophe Sueur, président de EAU17 (Syndicat des Eaux de Charente-Maritime), Denis Minot, directeur général des Services de EAU17, Geneviève Le Lannic, présidente de EAU47 (Syndicat des Eaux du Lot-et-Garonne), Marc Mattera, président du SMDE24 (Syndicat des Eaux de la Dordogne), Gérard Pénidon, directeur général des services de EAU47, Estelle Espallier, directrice générale des services du SMDE24.