Chez CHEMDOC Water, spécialiste des équipements membranaires, on fonde de gros espoirs sur les technologies de REUSE membranaires en industrie et à l’export pour l’irrigation (espaces verts et agricole). L’entreprise a finalisé en 2017 un important pilote industriel pour un projet de recyclage interne de 40 m3/h chez un industriel français de l’industrie papetière, représentant 35 % du débit de la station d’épuration, avec la technologie UF + Nanofiltration par traitement direct et a démarré la commercialisation de son procédé R-Oasys au Maroc et aux Emirats. « La baisse des prix de revient ainsi que la compacité des installations membranaires, permettent dès à présent de proposer des projets ou le coût de l’eau réutilisé devient compétitif par rapport au réseau d’adduction d’eau », souligne Salvador Perez, son directeur.
Le REUSE d’effluents industriels et notamment les eaux de refroidissement, représente un potentiel considérable, rendu possible grâce à l’association de deux technologies membranaires (UF + Nano) qui présentent l’avantage décisif de réduire considérablement le recours aux produits chimiques de traitement dispersant/anti-corrosion. « Il est nécessaire d’aborder ces projets membranaires avec une approche “chimie de l’eau” pour dimensionner des procédés sur mesure, car la problématique vient rarement de la charge organique ou bactérienne, mais de la teneur en salinité, critère oublié des normes de qualité en France et extrêmement importante, dans un contexte de boucle de circulation semi-fermée à l’échelle d’une usine, explique Salvador Perez. C’est en effet la nécessité pour l’industriel de maîtriser la qualité de l’eau entrant dans son process qui constitue le principal travail de projection et d’études. Nous jouons sur les pouvoirs de coupure combinés de la gamme de membranes disponibles depuis l’ultrafiltration jusqu’à l’osmose inverse, avec des chaînages adaptés sur mesure à l’application, son niveau de salinité et les critères de qualité d’eau traitée visés ».
« Notre approche du REUSE en sortie de station urbaine repose sur un constat simple, il n’est pas utile d’ajouter un étage d’abattement biologique en sortie de station d’épuration, les teneurs en DBO5, DCO, MeS, N…. sont généralement bien maîtrisées et parfaitement compatibles avec nos procédés membranaires, dont la fonction est exclusivement séparative, précise Salvador Perez. Cette séparation à des niveaux de traitement de l’ordre du nanomètre garantit une production d’eau de qualité sanitaire conforme et sécurisée y compris pour l’aspersion. Les membranes offrant des réductions de virus et bactéries supérieures à 5 log, comparables à des procédés spécifiques de stérilisation. La partie concentrat est simplement recyclée en tête de station d’épuration biologique. Le skid membranaire est installé en boucle externe sur le traitement biologique, en convertissant la station existante en bioréacteur à membrane en quelque sorte ».
En REUSE pour l’irrigation, CHEMDOC déploie la technologie Nanoselect® au sein de ses équipements compacts, pour ajuster et sélectionner le niveau de salinité mais également la proportion des minéraux entre eux. Ce qui a l’avantage important, de maintenir des espèces salines dans des proportions adaptées pour l’irrigation (notion de Sodium Absorption Ratio, SAR, qui établit des proportions entre le sodium et le calcium/magnésium).