Les toitures stockantes, planes ou non, accessibles ou pas, peuvent contribuer à faciliter la gestion des eaux pluviales urbaines en limitant les débits de pointe. Elles doivent cependant être distinguées des toitures végétalisées dont les fonctions sont multiples, mais qui ne sont pas systématiquement stockantes.
Plusieurs solutions existent sur le marché, proposées par Nidaplast, Hamon ou Le Prieuré. Le nidaroof®, fruit d’un développement commun entre Siplast et Nidaplast repose sur des panneaux en nid d’abeilles pour le stockage et la rétention temporaire des eaux pluviales. L’entrée d’eau pluviale est calibrée pour ne laisser s’écouler que le débit imposé à la parcelle par la réglementation locale. Lorsque la pluie survient, les plaques Nidaroof se remplissent d’eau puis se vident progressivement sur une période plus longue. Le plein usage de la toiture est maintenu. 2 344 m² de nidaroof® recouverts d’une couche de 10 cm de substrat végétalisé ont par exemple été posés dans le cadre de la reconstruction du groupe scolaire Dauphine-Georges Chardon à Orléans pour mettre en place un concept de “toiture zéro rejet”.
Le procédé Wateroof associe quant à lui des structures nid d’abeille “nidaroof” et un géo-espaceur “Geoflow 44-1F”. Avec ces deux produits, tous les aménagements de toiture sont envisageables : toitures végétalisées intensives, toitures jardins, zone de circulation piétonne ou pour véhicules légers…
« Ainsi, que ce soit en période de remplissage ou de vidange, grâce au procédé Wateroof, le plein usage de la toiture est maintenu », indique Emmanuel Houssin, responsable développement produit chez Siplast. Associé à des toitures végétalisées extensives ou toitures jardin, Nidaroof peut permettre également de stocker l’eau pluviale sous le substrat et la restitue progressivement à la plante, favorisant ainsi la reprise de la végétation au printemps et son confort lors de périodes estivales sèches.
Le Prieuré propose de son côté un nouveau système intelligent et modulaire baptisé Hydroventiv®. La solution repose sur un couvert végétal pré-cultivé associé à un système de sous-bacs de rétention et de vidange clipsables et connectés entre eux au sein desquels l’eau circule librement. « Ce système présente la particularité de stocker l’eau, mais aussi de la dissiper », explique Jean-Christophe Grimard, directeur de la Recherche et du Développement chez Le Prieuré. La capacité de stockage avoisine les 95 l/m², soit 1 m³ par 10 m², tandis que la vidange du système se fait par vidange contrôlée vers l’aval et par évaporation. « L’évapotranspiration est favorisée par des mèches en microfibre polymère qui assurent la remontée d’eau par capillarité. Cette eau stockée et évaporée n’est pas évacuée vers les réseaux en aval. Quant à la vidange, elle se fait à débit contrôlé via des régulateurs brevetés à micro-débit constant et ajustable de 0,5 à 10 l/sec/hectare ».
Une batterie de tests réalisés avec l’INSA de Lyon en partenariat avec le Grand Lyon et la Mairie de Paris ont permis de valider les performances de la solution, notamment son coefficient de ruissellement annuel évalué à 0,25 contre de 0,5 à 0,7 pour une toiture végétalisée classique. « Cela signifie qu’elle intercepte sur l’année 75 % des eaux de pluie ; seule 25 % est évacuée très lentement au réseau et en différer, limitant ainsi son engorgement par temps de pluie ».