Le projet de la ZAC des 2 Rives à Strasbourg est un démonstrateur de la ville durable avec une vision croisée des métiers/compétences : aménagement / construction / dépollution.
Le projet prévoit la reconversion d’un ancien secteur industriel morcelé, situé le long du Rhin et de bassins portuaires, en un ensemble cohérent avec de l’habitat, des bureaux, des commerces, des équipements publics et culturels, un vaste réseau de parcs et promenades sur un territoire de 75 hectares.
Dans le cadre de ce projet d’aménagement urbain, la gestion des sols met le recyclage et l’économie circulaire au centre du processus - avec un objectif : tendre vers le « zero evacuation ».
Concernant plus spécifiquement le volet environnemental du projet et dans la mesure où les travaux d’aménagement et de construction seront réalisés sur une quinzaine d’années, le bureau d’étude Archimed Environnement (MOE) a élaboré un plan guide de valorisation des sols appelé « Valozac ».
Ce dernier constitue le fil conducteur de toute l'opération de reconversion des sols, présentant dans un document unique la philosophie de gestion des sols pour atteindre une compatibilité des usages futurs avec les sols en place, sur les sujets environnementaux, agro pédologiques et géotechniques.
« La démarche Valozac s’appuie d’une part sur une compréhension fine et typologique des sols, de leurs caractéristiques et d’autre part, sur le dialogue avec le projet de maîtrise d’œuvre urbaine pour identifier les opportunités et optimiser les coûts de travaux » indique Amélie Rognon, responsable du développement chez OGD.
Dans ce contexte, les sols ont été appréhendés selon une logique « matériaux » complètement intégrée, tenant compte des facteurs géologiques, pédologiques, historiques, chimiques pour pouvoir estimer au mieux les sols en place peu ou pas contraints et les matériaux potentiellement valorisables dans la perspective des terrassements. « Suite à des tests en laboratoire et des essais pilote sur site, nous avons validé les modes de traitement appropriés pour plus 20.000 m3 de matériaux impactés et non compatibles sanitairement, à des fins de valorisation sur site. Cette phase d’ingénierie environnementale est essentielle car elle permet de sécuriser le projet, plus encore quand il est complexe et que les enjeux portés par les travaux de dépollution sont forts. Nous effectuons toutes nos opérations (tri, analyses, essais, traitements) sur une plateforme intégrée de chantier dédiée. A ce stade, nous traitons la majorité des matériaux par désorption thermique (4 thermopiles en cours), et allons également nous orienter sur de la stabilisation physico-chimique (travaux en cours) – compte tenu de la diversité des matériaux impactés identifiés sur le site et des différents modes de valorisation envisageables » précise Amélie Rognon.