Même si elle provient de molécules effectivement présentes dans l’air, une odeur est une perception et non une réalité physique. D’où la difficulté à l’objectiver…
C’est le rôle de l’olfactométrie, qui
repose sur le verdict de personnes entraînées sentant des échantillons dans des conditions contrôlées.
Une odeur possède quatre grandes caractéristiques. La persistance, ou concentration, est la seule caractéristique régie par une
norme européenne (NF EN 13725), laquelle fixe les conditions de
sa détermination. La concentration, en « unités d’odeur », correspond ainsi au taux de dilution qu’il faut appliquer à l’échantillon
pour qu’une personne sur deux, dans un panel représentatif de
la population, perçoive une odeur. C’est donc en quelque sorte
un seuil de perception collectif. Les trois autres caractéristiques,
que nous percevons individuellement mais ne savons pas quantifier, sont le caractère hédonique (odeur agréable ou désagréable),
l’intensité (ça sent « fort » ou pas) et la qualité (ce que cela sent :
le tabac, l’œuf pourri, la lavande, etc.).
« Paradoxalement, la règle porte sur la concentration, la seule grandeur qui ne représente pas la perception (c’est « supportable » ou
non). Mais c’est aussi la seule facilement mesurable, avec des
résultats fiables… » souligne Jean-Louis Fanlo. Elle présente aussi
l’avantage de donner une idée, en tenant compte du régime de
dispersion aérien, de la distance à partir de laquelle plus personne ne sent l’odeur.