De plus en plus de collectivités disposant de - ou voulant installer des - méthaniseurs sur leur station d’épuration souhaitent également valoriser des déchets organiques produits sur leur territoire : graisses, déchets organiques industriels, déchets agricoles ou végétaux, collectes ménagères…
L’installation sur le site même de la STEP limite en effet les difficultés et oppositions lors de l’enquête d’utilité publique par rapport à une construction ex nihilo d’un méthaniseur sur un terrain proche d’une zone urbaine.
D’autre part, les méthaniseurs de STEP sont en général surdimensionnés en raison des variations de débit, et surtout pour anticiper les augmentations de charge dans les décennies à venir. « En attendant, il y a un vide de digestion que l’on peut combler avec de la matière organique provenant d’ailleurs, ce qui rentabilise l’investissement et permet de produire plus de biogaz », explique Pierre Coursan chez Suez.
Problème : pour traiter des déchets ne provenant pas de son site, une STEP doit obtenir un décret préfectoral d’autorisation au titre des installations classées pour la protection de l’environnement. Une procédure lourde qui fait reculer les petites structures, pourtant souvent situées en zone rurale et disposant donc souvent de déchets organiques d’origine agricole ou agroalimentaire.
Tous les acteurs de la filière plaident pour l’assouplissement de cette phase administrative, qui constitue aujourd’hui un blocage, ou tout au moins ralentit les projets.