En écho à la circulaire du ministère de l’Agriculture et du ministère de la Transition écologique, les agences de l’eau Adour Garonne, Seine Normandie et Rhin Meuse avancent des mesures pour aider la filière à traverser la crise sanitaire et à trouver des solutions temporaires d’hygiénisation des boues.
Accélération des paiements
Le conseil d’administration de l’agence de l’eau Adour-Garonne, réuni le 22 avril, a adopté la modification des conditions de versement des acomptes et des soldes d’aides pour accélérer les paiements des travaux qui sont quasiment à l’arrêt.
De son côté, l’agence de l’eau Seine Normandie a annoncé le 11 mai, à l’occasion du conseil d’administration de l’agence, une augmentation de 20 M€ pour soutenir les maitres d’ouvrage du bassin touchés de plein fouet par des besoins de trésorerie. Cette mesure est valable pour toutes les nouvelles aides jusqu’au 30 septembre 2020.
Hygiénisation des boues d’épuration
Suite à l’interdiction d’épandage des boues non hygiénisées des stations d’épuration, publiée par la circulaire du ministère de l’Agriculture et du Ministère de la Transition écologique le 2 avril, l’agence de l’eau Adour Garonne mobilise une dotation exceptionnelle de 2 M€ permettant de prendre en charge à un taux maximal de 50 % les surcoûts de l’épandage direct.
L’agence de l’eau Seine-Normandie subventionnera à hauteur de 80% les collectivités ou leurs délégataires pour la mise en œuvre de travaux d’un montant supérieur à 3500 € TTC. Elle ouvre cette dotation aux stations industrielles ou mixtes qui reçoivent des eaux usées domestiques conformes aux règles de l’encadrement européen.
Cette mesure s’élève à 10M€ et doit faire l’objet d’un avis conforme du comité de bassin d’ici le 20 mai.
Alors que 86% des boues produites sur le bassin Rhin Meuse retournent au sol via les filières agricoles, le conseil d’administration de l’agence de l’eau Rhin Meuse a voté le 14 mai une enveloppe de 6 millions d’euros pour les collectivités et industriels dont les capacités de stockage seront saturées d’ici 2 à 3 mois. Un taux d’aide de 50% basé sur les coûts des filières alternatives (surchaulage de boues sur la filière existante, chaulage dans le silo in situ, déshydratation mobile et chaulage avant épandage, envoi de boues déshydratées sur une plate-forme de compostage avec épandage) pourra être versé.
Des aides pouvant aller jusqu’à 80 % des études liées à la recherche et au test de solutions techniques pour le traitement à terme de l’ensemble de boues non hygiénisées ont été adoptées. Une expérimentation est en cours dans une industrie agro-alimentaire vosgienne.