Pour pouvoir mettre en œuvre son plan d’adaptation au changement climatique préparé depuis plus d’un an, le Comité de bassin Adour-Garonne a adopté pour 2019 un budget à hauteur de 270 millions d’euros, comparable aux budgets des années précédentes. En opposition à celui de 210 M€ suggéré par les représentants de l’Etat.
Le Comité de bassin Adour-Garonne a mis
en garde les pouvoirs publics quant à la gravité des déficits en eau annoncés à
échéance de 2050 et sur l’incohérence des moyens laissés à l’agence de l’eau.
Le déficit atteindrait 50% de la
consommation actuelle, soit 1,2 milliard de mètres cube et le budget amputé de
60 M€ par an par prélèvement sur les recettes produites par les redevances, ramènerait
le budget opérationnel de l’Agence de 270 à 210 M€ par an, soit près de un
milliard d’investissements en moins sur le territoire d’Adour-Garonne pour la
période 2019-2024.
Martin Malvy, Président du Comité de
bassin, a vivement contesté cette situation qui ne tient pas compte de la diversité
du territoire ni des contraintes qu’il rencontre. Adour-Garonne représente 20%
du territoire national, son budget n’atteint pas 10% du budget total des
agences. 80% de son territoire est en zone de revitalisation rurale, c’est dire
qu’il est pauvre et doit assumer des charges pour un espace qui compte 27% des
masses d’eau à mettre aux normes, soit 27% de l’effort national. Pour Martin Malvy,
cette situation ne saurait durer. Il appelle donc à la mise en œuvre d’une
véritable politique d’aménagement du territoire en matière d’eau, c’est-à-dire
moins de prélèvements de Bercy sur les redevances payées par les consommateurs
des bassins les plus exposés au réchauffement climatique, notamment, et moins
de dépenses à leur charge pour financer des opérateurs de l’Etat auxquels il a
supprimé ses participations.
Le Comité de bassin a en conséquence
adopté pour 2019 et la première année du prochain programme, un budget à
hauteur de 270 M€, comparable aux budgets des années précédentes et non celui
suggéré par les représentants de l’Etat. « Avec les taux que nous avons votés il y a 6 ans, l’Agence peut conduire
la politique que souhaite le Comité de bassin, a souligné Martin Malvy. Avec ce que l’on nous annonce, ce n’est plus
envisageable et au terme de quelques dizaines d’années, la vie elle-même, les
activités économiques seront gravement compromises. Je ne me sens pas le droit
de cautionner ce qui, sans rectification profonde, deviendrait vite le triste
destin de notre territoire même si aujourd’hui j’ai bien le sentiment que nos
concitoyens ne mesurent pas encore ce qui adviendra si l’on ne peut trouver les
solutions. Elles ont un coût : 5 milliards en 30 ans. C’est cela dont il s’agit
aujourd’hui ».