Avec un chiffre d'affaires en hausse de 7% à 1,8 milliards d'euros et un résultat d'exploitation en nette progression, le groupe Endress + Hauser se joue de la crise. Des résultats imputables à une forte croissance organique autant qu'à une stratégie d'acquisition gagnante qui lui permet de se développer sur de nouveaux marchés.
Après 19 ans aux commandes, Klaus Endress quitte le groupe sur un bilan flatteur. De bons résultats notamment dus à plusieurs opérations de croissance externe, parmi lesquelles le rachat de la société américaine Kaiser Optical Systems, spécialisée dans l'analyse optique, ou encore la prise de participation majoritaire dans Analytik Jena (50% + 24 % en octobre 2014) spécialisée dans les instruments d'analyse et des systèmes bioanalytiques. Près de 2 points de la hausse du chiffre d'affaires sont directement imputables à ces rachats. « Nous avons posé des jalons importants pour l'avenir du groupe », a ainsi souligné Klaus Endress.
En 2013, les activités du groupe ont connu un développement satisfaisant en Afrique, au Proche-Orient, en Asie du Sud-Est, mais aussi en Europe. L?Allemagne, marché sur lequel le groupe réalise la part la plus importante de son chiffre d'affaires, a enregistré un important regain d'activités, tandis qu'en Suisse, les ventes se sont stabilisées. Seule ombre au tableau, la France dont les marchés souffrent de la faiblesse chronique de l'économie.
Après un exercice 2012 difficile, la Chine a renoué avec une croissance à deux chiffres. En revanche, les États-Unis ont déçus, de même que les marchés Russes et Indiens dont le rythme s'est également ralenti. Les activités au Brésil, par contre, se sont fortement développées, stimulées entre autres par le nouveau site de production d'appareils de mesure de débit, de niveau et de pression à Itatiba. « Au total, notre croissance a bénéficié d'une large assise répartie sur les différents secteurs de l'économie », s'est félicité Michael Ziesemer, vice-CEO du groupe. De grands projets dans l'industrie chimique ont porté la croissance du groupe. Le domaine des prestations de services et des solutions d'automatisation a également connu une forte croissance. « Le succès de notre stratégie, qui consiste à offrir à nos clients bien plus que des équipements de mesure des process, est indéniable », a-t-il souligné.
Pour Matthias Altendorf, qui succède à Klaus Endress, le développement du groupe dans le domaine de l'analyse, notamment en laboratoire, constitue un nouveau défi. « D?une part, nous voulons conquérir le marché des analyses de laboratoire et accompagner ainsi nos clients du développement des produits et des processus jusqu'à la production à l'aide de la technique des process », a-t-il expliqué. « D?autre part, nous souhaitons renforcer l'usage de systèmes d'analyse complexes dans l'industrie des process afin de donner à nos clients les moyens de contrôler la qualité de leurs produits à n?importe quel moment et d'optimiser leurs processus en permanence. »
Pour 2014, Endress+Hauser vise un chiffre d'affaires de plus de 2,1 milliards d'euros, en hausse de 15 % du fait des opérations de croissance externe en cours. A périmètre égal, une croissance organique d'environ 9 % est attendue. Mais l'année a débuté sur un rythme plutôt mesuré. « Le carnet de commandes se remplit, mais nous restons en deçà de nos objectifs en termes de chiffre d'affaires, a souligné Luc Schultheiss, directeur financier, notamment du fait des taux de change qui continuent à nous coûter des points de croissance. »
Le groupe a prévu d'investir quelque 160 millions d'euros cette année, principalement sur ses sites de production européens : à Reinach, en Suisse, où Endress+Hauser agrandit le centre de compétences dédié à la débitmétrie et sur son site de Maulburg.