Bien qu'elle soit au cœur des changements climatiques, la COP21 avait montré que la question de l'eau n’était pas au centre des négociations sur les questions climatiques. La COP22 a permis d’ancrer plus fermement la question de l’eau dans les négociations climatiques mais aussi dans le cadre des actions initiées par la société civile et le secteur privé.
Grâce à la volonté du Maroc, deux journées
ont été dédiées à l’eau, les 8 et 9 novembre, une première dans l’histoire des
COP. L’objectif était de sensibiliser à l’importance critique de résoudre les
problèmes climatiques liés à l’eau et de souligner à quel point les
conséquences négatives du changement climatique sur l’eau affectent les 17 objectifs
de développement durable. Selon Mme El Haité, ministre marocaine chargée de
l’eau et de l’environnement, 93 % des contributions nationales (NDC) prouvent que
l’eau est un élément clé de l’adaptation.
L’eau peut aussi contribuer de façon
importante à l’atténuation des émissions de gaz à effet de serre à travers une
meilleure gestion de l’énergie liée à ses usages, par exemple en production
d’eau potable ou en traitement des eaux usées. Elle est aussi un moyen durable
de production d’énergie.
Un « Livre bleu sur l’eau et le climat »
rassemblant les recommandations de la communauté internationale sur l’eau pour
soutenir les engagements climatiques et mettre en place des solutions concrètes
pour l’adaptation et la résilience à travers une gestion plus efficace des
ressources hydriques a été présenté.
Loïc Fauchon, a été désigné comme le rapporteur spécial et porte-parole
de la communauté internationale de l'eau, pour rappeler les enjeux, rendre
compte des avancées et des propositions pour accélérer la mise en œuvre
d'actions d'adaptation aux évolutions du climat.
Le 17 novembre, en séance plénière, il a
également souligné devant les représentants des Nations Unies et des
gouvernements, la nécessité de créer des synergies entre la finance, la gouvernance
et la connaissance pour assurer la sécurité de l'accès à l'eau pour tous, ainsi
que la nécessité d'une justice climatique.
Ces journées ont également été
l’occasion de lancer l’initiative « De l’eau pour l’Afrique », mise en place
par le Royaume du Maroc avec le soutien de la Banque africaine de
développement. Cette initiative a pour objectif de résoudre le problème de la
justice climatique à travers le continent, en mobilisant des partenaires
politiques, financiers et institutionnels internationaux pour améliorer les
services hydriques et sanitaires en Afrique.
De nouveaux projets d'adaptation sur
l’eau ont également été annoncés comme par exemple la gestion du fleuve Sebou
au Maroc, la création du Centre de formation sur l'adaptation à l'eau à Brasilia
ou l'utilisation du programme satellitaire SWOT pour les observations
hydrologiques. Sept institutions françaises, AFD, CNES, OIEau, CNR, IRD,
Irstea, BRLI, ont signé un accord pour travailler sur de nouvelles approches de
suivi des ressources en eau en intégrant les données spatiales. Cet accord doit
permettre de répondre aux besoins des acteurs du Sud en mobilisant une
expertise française reconnue au niveau mondial.
A
signaler également la mise en place d’un Réseau international de parlementaires
pour l’eau destiné à mobiliser et aider les parlementaires du monde entier à
agir dans leurs pays en faveur du secteur de l’eau, en particulier en lien avec
le changement climatique.