Déclinaison parisienne du célèbre salon lyonnais, Pollutec Paris passera en revue cet automne les solutions et innovations proposées par plus de 250 exposants autour de thématiques liées à l'environnement et à la transition énergétique. S’y réuniront des acteurs privés et publics pour aborder des défis tels que la gestion des ressources, la réduction des émissions de CO2 ou encore l'économie circulaire. Une occasion pour les différents participants d’échanger sur les thèmes clés et les mécanismes concrets qui rendront possible la transition verte : la réglementation, le financement, l’intelligence artificielle, ainsi que l’emploi et la formation. Un rendez-vous important pour les décideurs et les investisseurs soucieux d’accélérer cette transformation. La directrice de Pollutec Paris, Anne-Manuèle Hébert évoque les enjeux de ce salon qui se tiendra à Paris Expo, Porte de Versailles.
L’eau, l’industrie, les nuisances : En quoi Pollutec Paris se distingue-t-il de l’édition lyonnaise ?
Anne-Manuèle Hébert : Pollutec Paris a vocation à devenir un rendez-vous complémentaire au salon Pollutec Lyon, plus compact, sur 2 jours, adoptant la même approche systémique, et regroupant tous les secteurs liés à l’environnement et au climat. Cet événement résulte du constat simple mais préoccupant de l’accélération des grandes crises climatiques, de la perte de biodiversité et de la pollution ; mais aussi de l’évolution significative du cadre réglementaire et de la demande en solutions de décarbonation pour une meilleure gestion des ressources. Pollutec Paris s’adresse à des marchés tels que le Grand Ouest, les Hauts-de-France, le Grand Est, et certains pays limitrophes comme la Belgique, géographiquement plus éloignés de Lyon, dont la zone d’influence s’étend davantage sur le « grand Sud », régions AURA, PACA, l’Europe du Sud et les pays d’Afrique francophone. L’objectif est donc de créer une complémentarité géographique entre les deux événements. De plus, Paris bénéficie d'une proximité stratégique avec Bruxelles et la Commission européenne, qui sera représentée à Pollutec Paris pour contribuer activement aux échanges entre les différents acteurs, notamment sur les aspects réglementaires.
L’eau, l’industrie, les nuisances : Pourquoi avoir choisi ce format ?
Anne-Manuèle Hébert : Pour cette première édition parisienne, l'objectif est de proposer une version plus agile, moins engageante pour les exposants que Pollutec Lyon qui s’étend sur quatre jours. Un format plus flexible qui nous permettra d’accueillir à Paris l'ensemble des acteurs habituels de Pollutec, mais dans un format cette fois-ci plus compact, sur deux jours. Nous allons accueillir plus de 250 exposants principalement européens, de tous les secteurs historiques de Pollutec. Pollutec Paris s’adresse aux industriels de tous secteurs en quête de solutions applicables à leurs besoins, ainsi qu’au secteur public, en recherche de solutions à leurs enjeux de court ou de plus long terme tels que la gestion des inondations, le traitement des déchets, les mobilités décarbonées…
L’eau, l’industrie, les nuisances : Autour de quels axes majeurs s’articulera Pollutec Paris ?
Anne-Manuèle Hébert : Quatre grands thèmes seront abordés. Le premier concerne la réglementation, alignée avec la feuille de route de la nouvelle commissaire européenne sur la réindustrialisation verte de l’Europe. Nous travaillons étroitement sur ce sujet avec la Commission et l'ADEME. Un autre thème clé sera celui du financement : la transformation écologique des entreprises représente un coût, mais aussi une opportunité de compétitivité à l’échelle européenne ; il s’agit ainsi d’une dimension incontournable pour concrétiser cette réindustrialisation verte. Selon le dernier rapport de Mario Draghi remis à la Commission européenne, cette transition nécessitera un financement annuel estimé entre 750 et 800 milliards d’euros, principalement issus de fonds privés. C’est un thème que nous construisons avec BPI France, l’ADEME et EIT Inno Energy. Le troisième thème, récurrent chez Pollutec, sera la gestion des ressources, en lien avec l’économie circulaire, la mobilité décarbonée et la gestion des déchets, thème que nous travaillons avec le BRGM et l’association OREE. Le dernier thème, lui aussi central pour une approche efficace et concrète de la thématique environnementale, sera celui de l’emploi et la formation, en partenariat avec Emploi Environnement et le PEXE. Tous ces sujets seront abordés lors de conférences, de panels et d’ateliers.
L’eau, l’industrie, les nuisances : Quelles entreprises du secteur de l’eau seront mises à l’honneur ?
Anne-Manuèle Hébert : Différents acteurs du secteur de l’eau seront présents, dont ceux travaillant sur la réutilisation des eaux usées et le traitement de l’eau ; des sujets au cœur de l’actualité, notamment en raison des conflits d’usages dans certaines filières où l’eau est une ressource clé. Parmi les exposants, nous accueillerons notamment la société Abiotec, mais aussi Ekopak Sustainable Water, spécialisée dans l’approvisionnement en eau, et Flow Stop, lauréat du concours Lépine, qui propose des solutions pour prévenir les inondations. De nombreuses startups seront également présentes sur le salon. Les visiteurs pourront aussi y rencontrer des experts de secteurs variés tels que la gestion des déchets, la préservation de la biodiversité, les énergies renouvelables et les villes durables, par le biais de conférences, d’espaces dédiés aux innovations et aux startups, pour favoriser les échanges et le partage de solutions concrètes.