Trois ans après le lancement d’un co-développement avec le Cetim, DFD (Dense Fluid Degreasing), fabricant de procédés novateurs de nettoyage fonctionnant au CO2 supercritique, vient de livrer sa première machine. Eclide, entreprise de micro-décolletage de la vallée de l’Arve, l’utilise ainsi avec succès depuis septembre 2016 pour le nettoyage « au solvant vert » de pièces pour le marché de l’électronique.
Mise
au point à partir d’une technologie développée par le CEA dont DFD exploite le
brevet de façon exclusive, la machine DFD-MC 4.1 dégraisse plusieurs milliers
de micro-pièces en polymère de moins de 3 mm de diamètre, en les exposant à une
atmosphère de CO2 dans son domaine supercritique, complétée d’oscillations et d’ultrasons.
A l’issue du cycle de nettoyage, les pièces sortent de l’autoclave propres,
sèches et à température ambiante, les particules solides sont évacuées par
gravité au fond de l’autoclave et les huiles sont entraînées puis séparées du
CO2, pour être ensuite récupérées pour réutilisation future. Avantages du
procédé : il est 100% sec et propre, contrairement aux technologies basées sur
des solvants chimiques, et consomme moitié moins d’énergie.
Dans le cadre d’un contrat de co-développement avec DFD, le Cetim a travaillé sur l’étude de marché des équipements, l’écoconception, l’analyse fonctionnelle et la définition des caractéristiques de la machine « Alpha », conçue pour une contenance de 83 litres soit 2 paniers de pièces, ce qui a permis de mettre au point le procédé et les aspects sécurité.
D’une capacité de 4 litres seulement,
et d’un encombrement très réduit au sol, ce premier équipement correspond à des
besoins de nettoyage de petits volumes pour un prix très abordable au regard
des avantages d’exploitation : baisse de consommation d’énergie, fonctionnement
possible en 3x8, récupération de l’huile. « Cette technologie alliée à l’expertise DFD nous permet de proposer aux
industriels une alternative, incontestablement compétitive et respectueuse des normes
environnementales, aux procédés lessiviels, chlorés ou pétroliers utilisés pour
le nettoyage des pièces mécaniques dans l’industrie », ajoute
Dominique Rossignol.
La
PME travaille désormais sur d’autres modèles de plus grande taille, avec une
approche modulaire qui permet d’adopter des autoclaves de différentes tailles,
d’installer plusieurs paniers par autoclave ou encore plusieurs autoclaves,
pour s’adapter à chaque application. Ses marchés cibles : « tous ceux où il est nécessaire de nettoyer,
dégraisser et départiculer des pièces mécaniques, particulièrement pour des
marchés exigeants (micro-précision, aéronautique, …) qui trouvent les limites
qualité avec les procédés actuels », indique Dominique Rossignol. Des
projets sont actuellement à l’étude dans l’automobile, l’aéronautique, le
décolletage ou encore l’usinage de composants hydrauliques ou la connectique.
«
Nous accompagnons les industriels
dans la recherche de la solution qui convienne à leurs besoins de nettoyage et
à leurs cadences, précise Dominique Rossignol. Notre procédé de chimie verte, utilisant le CO2 supercritique,
assure l’efficacité et la rentabilité industrielle. Notre
ambition est d’être reconnu comme le spécialiste mondial de ces procédés en les
rendant accessibles, toujours plus performants, avec un coût global
d’utilisation abordable (process, consommables…) pour des industries de toute
taille. »
Dégraissage,
déliantage, nettoyage à sec… Le CO2 supercritique constitue souvent une
alternative non polluante aux procédés chlorés, pétroliers ou lessiviels et convient
à différentes applications. Il est aussi utilisé en décolmatage des systèmes
d’ultrafiltration pour ne pas les abimer.