Un fonds de garantie baptisé GEODEEP a été créé pour accompagner la montée en puissance des énergies renouvelables. Le projet de loi de transition énergétique prévoit de porter à 32 % la part des énergies renouvelables dans notre consommation d'énergie à l'horizon 2030.
Doté de 50 millions d'euros, dont 25 sont apportés par l'ADEME, 15 par des opérateurs privés et 10 par la Caisse des dépôts, le fonds GEODEEP a pour vocation de garantir les porteurs de projets contre le risque de trouver une ressource géothermale insuffisante.
Il est créé pour indemniser le porteur de projet en cas d'échec des forages d'exploration ou d'exploitation. Il s'agit ainsi pour les industriels de diminuer la part de risque supportée par le projet. En sécurisant le risque financier pris par les industriels dans le cadre des projets de géothermie profonde, il doit permettre de soutenir le développement de cette filière pour laquelle la France dispose d'un savoir-faire reconnu.
La géothermie profonde, qui permet de produire de l'énergie à partir de la chaleur du sol, fait partie des sources d'énergie renouvelable qui participent à la lutte contre le dérèglement climatique et à une plus grande indépendance énergétique du pays. Elle consiste à forer des puits pour aller chercher de l'eau à température située entre 150 et 200 °C dans des couches géologiques supérieures à 3 000 mètres de profondeur. Par rapport à d'autres énergies renouvelables, la géothermie de profondeur (haute et basse énergie) présente l'avantage de ne pas dépendre des conditions atmosphériques : soleil, pluie ou vent.
Au niveau économique, avec le développement attendu d'une dizaine de centrales de géothermie profonde, le gouvernement espère que la création de ce fonds génèrera des investissements à hauteur de 500 M?, la création de plus de 700 emplois pour la construction (étude forage centrale) et de plus de 120 emplois pour la phase d'exploitation (plus de 15 ans par centrale).
La France se place au 5ème rang européen des producteurs de chaleur géothermique avec une production annuelle estimée en 2011 à 4 150 GWh par an selon l'Association Française des Professionnels de la Géothermie (AFPG).
Plusieurs zones géographiques seraient potentiellement favorables. Il s'agit de bassins tertiaires ayant les mêmes spécificités géologiques que le bassin rhénan, puis des plaines d'Alsace, de la Limagne et du couloir rhodanien. On fore actuellement à grande profondeur (5.000 m) à Soultz-Sous-Forêts dans des granites fracturés. La commune de Blanc-Mesnil, en Seine-Saint-Denis, exploite également la géothermie depuis 1985 pour son chauffage urbain.