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VNF modernise son réseau navigable pour répondre aux défis énergétiques, logistiques et environnementaux

18 avril 2025 Paru dans le N°481 ( mots)
© VNF

Dans un contexte de transition énergétique, de pressions climatiques accrues et de recherche de solutions logistiques durables, Voies navigables de France (VNF) engage une série d’investissements et d’actions techniques visant à renforcer la résilience, la performance et la multifonctionnalité du réseau fluvial national.

Alors que le transport fluvial continue de démontrer sa pertinence en tant qu'alternative logistique bas carbone, VNF a présenté un bilan technique du secteur mettant en avant la croissance de 2,9 % en tonnes-kilomètres en 2024, soit 43,7 millions de tonnes transportées. Si les flux historiques comme les céréales ou les matériaux de construction s’inscrivent en léger recul, l’essor de filières industrielles comme la chimie (+17,8 %), la métallurgie (+7,8 %) ou encore le transport de conteneurs (+10 %) témoigne d’une réorientation vers des segments à plus forte valeur ajoutée et à besoins logistiques spécifiques. La montée en puissance du fret conteneurisé, avec 570 000 EVP transportés (+5 %), traduit notamment l’adaptation du réseau fluvial à des standards intermodaux en lien avec le transport maritime et ferroviaire.

L'année 2025 verra ainsi le déploiement de plus de 150 opérations de modernisation sur les 6 700 km du réseau, pour un budget avoisinant les 300 M€. Ces opérations concernent aussi bien les grands axes du réseau à grand gabarit, dont les équipements datent pour partie des années 1970, que les canaux à petit gabarit, souvent contraints par des infrastructures vétustes. Une part significative de l'enveloppe, soit 24,1 M€, est dédiée à la mise en sécurité d’ouvrages hydrauliques stratégiques tels que les barrages de la Mouche, de Plessis, ainsi que les ouvrages mobiles de Chamfleury, Etigny et Rosoy.

Au-delà de la navigation, VNF gère plus de 10 000 ouvrages hydrauliques, parmi lesquels 2 000 écluses et 400 barrages, pour une multiplicité d’usages : alimentation en eau potable, refroidissement de centrales nucléaires, irrigation, soutien d’étiage ou encore production hydroélectrique. L’enjeu est d’assurer une gestion optimisée et réactive de la ressource en eau, dans un contexte de variabilité climatique accrue. Cela se traduit notamment par l’instrumentation progressive du réseau et la mise en œuvre de systèmes de supervision centralisés via des postes de contrôle (PCC), avec une extension programmée des sites de téléconduite et d’automatisation dès 2025.

La dynamique d’électrification et de transition énergétique impulsée par les Jeux de Paris s’intègre également dans cette stratégie de modernisation. Sur les 85 bateaux mobilisés lors de la cérémonie d’ouverture, 26 étaient déjà équipés de motorisations décarbonées. L’usage du HVO (huile végétale hydrotraitée) sur la vedette « Le Rhône » symbolise l’un des leviers testés pour décarboner les flottes professionnelles. À terme, 45 bateaux parisiens doivent être convertis, tandis que le programme PAMI, doté de 30 M€ jusqu’en 2027, structure la modernisation de la flotte fluviale à l’échelle nationale.

Enfin, la connexion du réseau navigable à des écosystèmes sensibles – zones Natura 2000, parcs régionaux, zones humides – impose une gestion intégrée, conciliant développement d’activités économiques et maintien de la biodiversité. Le raccordement de 48 bateaux-logements parisiens au réseau d’assainissement collectif illustre l’attention portée à la qualité de l’eau et à la multifonctionnalité des voies d’eau.

Les chantiers techniques engagés par VNF pour 2025 esquissent ainsi une vision où la voie d’eau devient un axe stratégique à part entière pour la transition logistique et écologique, intégrant de manière croissante des outils numériques de supervision, des critères d’écoresponsabilité dans la motorisation et une polyvalence croissante des usages hydrauliques.

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