Moteurs et systèmes d’entraînement : comment réduire les frais d’exploitation ?
26 octobre 2016Paru dans le N°395
à la page 102 ( mots)
Rédigé par : Marcus KUTNY de BAUER GMBH
La continuité du service de l’eau repose sur un grand nombre de procédés, et présente de nombreuses difficultés sur le plan de l’efficacité et de la fiabilité. Un des composants les plus importants du processus du traitement et de fourniture de l’eau est le modeste moteur électrique, qui, conjointement avec les systèmes d’entraînement auxquels il est raccordé, apporte la puissance nécessaire pour le maintien de la dynamique du cycle. Cet article explique les bénéfices d’un moteur au rendement optimisé, et dévoile comment réduire les frais d’exploitation.
On estime que, dans le secteur de l’eau, l’énergie nécessaire pour
l’entraînement d’un moteur électrique peut atteindre 90% de la consommation
d’électricité industrielle totale, d’où la priorité absolue accordée à
l’efficacité nécessaire pour assurer le maintien d’une gestion efficace des
frais d’énergie en augmentation. Toutefois, le traitement de l’eau étant un
procédé qui se déroule véritablement 24 heures sur 24, la fiabilité dans un
environnement aussi rigoureux est, lui aussi, un facteur clé.
Le maintien des normes
Un grand nombre de marchés définissent, pour les équipements et les
procédés utilisés dans le secteur du traitement de l’eau, des normes minimales qui
doivent être appliquées afin de minimiser les interruptions du service. Au
Royaume-Uni, un ensemble spécifique de normes, désigné par l’acronyme WIMES
(spécification mécanique et électrique pour le secteur de l’eau), stipule les
spécifications minimales sur le plan du rendement et de la structure des
moteurs électriques et de leurs commandes. Les spécifications ont été définies
à l’issue de consultations entre les compagnies des eaux du Royaume-Uni, les
constructeurs et les fournisseurs ; elles sont mises à jour à des échéances
régulières, conformément aux améliorations conceptuelles apportées et aux
pratiques professionnelles optimales.
Comme dans toutes les applications comportant l’emploi de moteurs au
fonctionnement continu, toute amélioration du rendement énergétique a une
incidence considérable sur la réduction des frais d’exploitation. Au cours des
dernières années, on a mis principalement l’accent sur les perfectionnements
apportés au niveau du rendement des moteurs électriques, compte tenu, en partie,
des nouvelles réglementations ciblant aussi bien les constructeurs que les
clients.
L’introduction de la réglementation IE3, et l’arrivée attendue de l’IE4,
est une opportunité, pour le secteur de l’eau, d’adopter les toutes dernières
réalisations dans la technologie des moteurs électriques, et de reconnaître les
économies réalisables. Les constructeurs ont conçu de nouveaux modèles afin de
réaliser des économies importantes sur le plan des frais d’exploitation.
La législation relative à la réglementation IE3 est entrée en vigueur en
janvier 2015 pour des moteurs de plus de 7,5 kW : d’ores et déjà, certains
constructeurs, y compris Bauer, proposent un produit au rendement Super
Premium, même pour des applications dans des atmosphères potentiellement explosives.
Toutefois certains utilisateurs hésitent à investir dans un rendement de niveau
supérieur, en raison de la différence de prix entre les modèles traditionnels,
et, par exemple, les moteurs synchrones à aimants permanents (PMSM). On peut
répondre à ces préoccupations en soulignant l’importance des économies
réalisables, compte tenu du rendement des investissements (ROI), et en
assortissant correctement tout moteur nouveau avec l’application à laquelle il
est destiné.
Les moteurs PMSM apportent une forte amélioration par rapport aux
moteurs à induction, notamment lorsqu’ils sont soumis à des charges partielles,
avec des économies d’énergie confirmées de plus de 30%. Ils offrent, en outre,
une densité de puissance considérablement plus élevée, qui se traduit, pour les
motoréducteurs, par un rendement supérieur du système moyennant un volume
d’installation minimum.
De nouvelles améliorations
Pour ce qui est du rendement général d’un système d’entraînement à
moteur électrique, force est d’examiner également le système mécanique, qui
présente un potentiel d’optimisation considérable. Avec les modèles à
motoréducteur intégré, l’emploi d’un accouplement et d’un roulement n’est plus
nécessaire, ce qui permet d’obtenir une transmission au rendement pratiquement
parfait. De même, on envisagera la substitution des engrenages à vis sans fin
par des roues coniques hélicoïdales, celles-ci étant plus efficaces, et
apportant, dans la plupart des cas, une augmentation de la durée de vie utile.
Un rendement mécanique renforcé est très souvent bénéfique pour les
systèmes d’entraînement pour bassins de décantation, lits filtrants et
épaississeurs, et les frais d’investissement initiaux s’amortissent rapidement,
grâce à une forte réduction du coût total de possession. Par le biais d’une
collaboration étroite avec des constructeurs, il est possible, à partir d’une
gamme de produits modulaire, de développer de nouveaux systèmes d’entraînement
répondant de façon précise aux exigences précises de chaque application : le moteur
électrique apporte ainsi une fiabilité à long terme, avec un rendement maximum
et une réduction des frais d’exploitation.
De nouveaux perfectionnements peuvent être réalisés en ciblant
l’accouplement d’entraînement, lien essentiel entre le moteur électrique et
l’arbre de transmission, pouvant influer de façon significative sur le
rendement de l’équipement. Les accouplements sont étudiés pour tenir compte de
tout désalignement de l’arbre, qui pourrait se présenter lorsqu’un des arbres
reliés est positionné par un accouplement à auto-alignement, ou un arbre
intermédiaire non supporté est placé entre le pignon menant et la charge.
Parmi les accouplements capables de surmonter un désalignement angulaire
réel, indiquons le joint universel unique, en mesure de venir à bout de
désalignements et charges torsionnelles de grande envergure. En fonction de
l’application, des exigences d’entretien, et des spécifications du couple, on
doit étudier avec le plus grand soin le type d’accouplement, afin de fiabiliser
les performances et de simplifier l’entretien. Toute erreur dans la
spécification d’un accouplement est susceptible d’entraîner l’inefficacité de
la transmission et d’accroître les coûts d’entretien.
Augmentation du rendement
Le rendement élevé en exploitation influe considérablement sur les frais
d’exploitation, un moteur asynchrone IE2 consommant, en moyenne, au cours de sa
vie utile, 100 fois son prix d’achat en coûts d’électricité. L’examen de
l’inefficacité mécanique et la réalisation de perfectionnements significatifs à
ce niveau peuvent se traduire par une réduction de la consommation
d’électricité globale du moteur électrique. L’installation d’un moteur plus
petit, relié à un entraînement mécanique plus efficace, donne lieu dans
l’ensemble à une réduction de la consommation énergétique et une augmentation
de la fiabilité, grâce à l’emploi de composants assortis.
Lors de la spécification de systèmes d’entraînement destinés à des
applications en milieu sévère, il est important de s’adresser à un prestataire
de solutions possédant l’expérience nécessaire pour comprendre les implications
de chaque scénario.
Le groupe Altra Industrial Motion travaille aux côtés de constructeurs
d’équipements pour eaux usées et d’installations de traitement du monde entier,
qu’il assiste afin d’assurer l’augmentation de leur rendement et la réduction
de leurs frais et des temps morts. Les entreprises du groupe, entre autres
Bauer Gear Motor, TB Wood’s, Bibby Turboflex, et Boston Gear, apportent des
solutions intégrales pour des transmissions destinées au secteur des eaux
usées, en proposant une gamme intégrale d’accouplements, motoréducteurs,
engrenages réducteurs, limiteurs de couple et transmissions par courroies.
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