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Forage à Saint-Germain-En-Laye :

08 janvier 2024 Paru dans le N°467 à la page 133 Dans le dossier : Les fontaines de l’Albien : l’innovation de Georges Mulot, deux siècles plus tard ( mots)

Dans la continuité de cette tradition, le patrimoine hydraulique parisien a récemment été honoré par l’inauguration d’un exploit technique et juridique le 14 février 2022. Le groupe Saur, mandaté par la commune de Saint-Germain-en-Laye, a mis en œuvre une solution novatrice de forage dans la nappe de l’Albien, visant à offrir une alimentation durable en eau brute et une valorisation thermique. Trois ans après le début des démarches administratives et des travaux, ce projet se concrétise par une Société d’Économie Mixte à Opération Unique (SEMOP) appelée Caliti. 

Ce 4ème partenariat public-privé du groupe Saur constitue une gouvernance alliant capitaux publics et privés, avec une répartition de 51% pour l’industriel, 34% pour la ville de Saint-Germain-en-Laye et 15% pour la Banque des Territoires. L’enjeu financier et opérationnel a été de doter la collectivité d’une installation durable avec une durée prévue de 26 ans pour l’exercice de la mission de la SEMOP. La mission aboutit à la création d’un forage de près de 600 mètres de profondeur dans la nappe de l’Albien, capable de délivrer 980 000 m3 d’eau annuellement, ce qui représente 30 % de la consommation en eau de la ville.

Celle-ci, outre un approvisionnement externalisé auprès de Suez, voit ainsi sa politique d’indépendance hydrique renforcée. La nappe puisée, datant du Crétacé et estimée à environ 20 000 ans, est réputée pour sa richesse en fer et sa pureté. Sur le plan technique, le forage réalisé sur le territoire de la commune du Pecq, remplace un ancien forage en zone inondable et difficilement accessible. L’eau extrait de cette nouvelle source souterraine requiert seulement un traitement léger de déferrisation avant son intégration dans le réseau de distribution d’eau potable de la commune. Parallèlement, des infrastructures complémentaires ont été mises en place, telles qu’une unité de déferrisation, un nouveau réservoir de stockage et le raccordement au réseau existant. 

Quant à l’utilisation thermique de l’eau de l’Albien, une Installation de Valorisation Thermique (IVT) d’une capacité de 3 000 MW a été établie. Elle prévoit de fournir 6 800 MWh de chaleur entre 2021 et 2024, avec un accroissement significatif à plus de 16 200 MWh injectés dans le réseau de chauffage urbain à partir de 2024. Ce réseau, alimentant notamment l’écoquartier de l’hôpital, est destiné à voir sa part d’énergie renouvelable grimper de 50 à près de 80%, constituant une avancée majeure dans la transition énergétique de la ville. La réussite de ce projet a été saluée par Patrick Blethon, président exécutif du groupe Saur, qui souligne le caractère exemplaire de cette collaboration public-privé pour la sécurisation de la ressource en eau, la production d’énergie renouvable et la rétrocession des actifs de la SEMOP à la fin du contrat. Pour Saint-Germainen-Laye, cela signifie une étape significative vers un modèle de gestion durable de son réseau de chaleur et ses ressources en eau, avec une implication notable des différents acteurs institutionnels et industriels. 

Pour en savoir plus rendez-vous dans le numéro 450 de l’Eau, l’Industrie, les Nuisances, en page 28.

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