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L’EAU PAYE L’EAU… OU PRESQUE

04 juillet 2023 Paru dans le N°463 à la page 30 Dans le dossier : Réhabilitation des réseaux d’eau potable : un effort de longue haleine ( mots)

Selon une étude publiée en 2022 par l’Union des industries et entreprises de l’eau (UIE), les besoins d’investissement pour le renouvellement s’élèvent à environ 3 milliards euros annuels. En principe, « l’eau paye l’eau », c'est-à-dire que les financements doivent provenir de la redevance payée par les consommateurs, qu’elle soit directement perçue et utilisée localement par le service de l’eau ou, en partie, redistribuée par l’intermédiaire de l’Agence de l’Eau

 A l’évidence, toutes les collectivités n’auront pas les moyens de faire face. Certaines communes rurales cumulent les handicaps : leurs réseaux très longs desservent peu (et même de moins en moins) d’habitants, qui de plus ont un niveau de revenu inférieur à la moyenne nationale. Faut-il alors compter sur la solidarité nationale ? Les 180 millions annuels annoncés en avril font en tout cas figure de goutte d’eau. « Les moyens supplémentaires restent faibles au regard des besoins qui se chiffrent en millards manquants chaque année, même en comptant l’effet de levier » souligne ainsi Pierre Rampa (Canalisateurs). Avant même ce Plan, les Agences de l’eau ont parfois bénéficié de financements nationaux, par exemple à l’occasion de la relance « post Covid » ou au titre de soutien aux zones de revitalisation rurale. Au-delà des aides financières de l’Agence de l’eau, les collectivités ne disposant pas des compétences (moyens humains) nécessaires pour se lancer dans l’élaboration d’un plan de remplacement peuvent s’adresser à leur Conseil général pour un soutien technique. Reste que c’est bien la redevance qui doit financer l’essentiel des besoins. Avec des tarifs s’élevant en moyenne à moins de 3 euros au m3 d’eau potable, là encore avec de fortes disparités, cela semble difficile. « Nous insistons sur l’adéquation du tarif du service public. L’Agence de l’Eau peut aider mais la redevance directe doit au moins pouvoir « amorcer la pompe ». Les collectivités les plus en difficulté devront mettre en place le juste prix. Il reste même encore à certains endroits des tarifs régressifs, que nous déconseillons fortement. La révision de la tarification est d’ailleurs mentionnée dans le Plan eau » insiste Denis Rousset (AELB). « Il faudra discuter du vrai tarif de l’eau. En l’absence de dotations d’amortissement, d’anticipation du renouvellement, certaines communes du territoire ne pouvaient plus faire face à leurs besoins. Elles ont adhéré à la Roannaise des Eaux pour notre capacité à investir dans la durée. Certaines appliquaient même un tarif forfaitaire… » se souvient pour sa part Frédéric Méjassol, directeur général des services de la Roannaise de l’Eau.

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