La Roannaise des Eaux rassemble aujourd’hui 80 communes, contre 16 il y a dix ans. Globalement, le réseau est âgé d’une soixantaine d’années et bénéficie d’un taux annuel de renouvellement de 0,5%.
Notre chance est d’être principalement équipés en fonte de bonne
qualité : les plus anciennes canalisations ont plus de 120 ans » souligne Frédéric Méjassol, directeur général des services. Résultat :
la collectivité qui fonctionne intégralement en régie, y compris
pour les études, revendique un rendement global de 90%, stable
depuis des années. Le tout sur fonds propres, sans subvention.
Pour arriver à ce résultat, la Roannaise s’est dans un premier
temps dotée d’un SIG répertoriant l’ensemble du patrimoine et,
surtout, a déployé les moyens humains nécessaires pour le faire
vivre : le service études y intègre chaque changement d’instrument (nature, numéro de lot, date de pose) et le service exploitation reporte chaque intervention sur le réseau. Sur cette base,
une fois par an, les services lancent une étude statistique pour
identifier les secteurs les plus âgés et ceux ayant nécessité beaucoup d’interventions. Il ne s’agit pas encore d’un programme de
renouvellement à proprement parler mais d’une « liste noire » des
portions de réseau. « Ensuite, nous interrogeons les communes
sur leurs projets de voirie et essayons de coordonner le renouvellement avec ces travaux. Par ailleurs, nous disposons de deux
grandes usines, l’une sur des retenues collinaires, l’autre sur des
ressources alluvionnaires. Une partie du réseau est donc alimentée en gravitaire alors que l’autre est exploitée en surpression.
C’est évidemment là que surviennent la majorité des fuites, et
que nous dirigeons l’essentiel de nos investissements : le mode
d’écoulement du réseau est également un critère de programmation » explique Frédéric Méjassol.
Tout cela concerne le réseau de distribution. Pour les grosses
canalisations de transport entre les usines et les réservoirs de
tête, la Roannaise adopte une autre démarche. « Le renouvellement est programmé en fonction d’un diagnostic réel : nous menons
des campagnes d’auscultation radio et avons même une fois fait
passer une caméra. Cela nous a permis d’établir un schéma directeur de renouvellement à long terme » détaille Frédéric Méjassol