Inédite en France, la technique de traitement sélectif des cyanobactéries par épandage de peroxyde d’hydrogène d’Arcadis a été expérimentée avec succès sur le plan d’eau de La Roche Ballue situé à Bouguenais (44).
Les cyanobactéries, parfois appelées « algues
bleues » en raison d’un de leur pigment, se développent notamment sur les plans
d’eau et rivières à la faveur de la lumière et de la présence de nutriments.
Certaines espèces de cyanobactéries produisent
des toxines dangereuses pour la santé, et entraînent l’interdiction de la baignade
quand elles sont importantes, limitent la consommation du poisson et génèrent des
difficultés pour la potabilisation de l’eau. Elles représentent un problème de qualité
des eaux pour de très nombreux plans d’eau en France, notamment en fin d’été où
la plupart sont envahis par ces micro-algues.
L’Agence Régionale de Santé estime ainsi qu’en
Bretagne 60 % des sites de baignade connaissent des épisodes de prolifération.
En partenariat avec les ingénieurs en environnement
d’Arcadis Hollande, une équipe française du cabinet d’ingénierie a expérimenté un
traitement inédit en France, basé sur un dosage faiblement concentré de peroxyde
d’hydrogène.
Le plan d’eau de la Roche Ballue en Loire-Atlantique,
ancienne carrière transformée en zone de baignade de la ville de Bouguenais, présentait,
en effet, depuis des années, une concentration très élevée en cyanobactéries
sans que la ville ne parvienne à trouver un traitement efficace.
Sollicité par la municipalité de Bouguenais,
Arcadis a déployé son dispositif technique pour détruire les cyanobactéries tout
en préservant la faune et la flore présentes dans le plan d’eau de la Roche Ballue.
Avant, par des tests en laboratoire sur les eaux de cette carrière. Après par
un suivi complet par l’Université de Rennes et société Minyvel (spécialiste de l’ingénierie
écologique des eaux marines et continentales).
« La concentration en cyanobactéries des plans
d’eaux de baignade est un phénomène mondial. La France est particulièrement touchée.
Cela s’explique, en premier lieu, par l’augmentation des concentrations en nutriments
dans les plans d’eau, comme les phosphates et les nitrates, ayant pour origine des
activités humaines, explique Emilie Pichon, Responsable de l’activité Environnement
pour l’ouest de la France chez Arcadis. Le traitement des cyanobactéries par épandage
de peroxyde d’hydrogène est une technique unique qui doit s’étudier et s’adapter
à chaque situation. Elle nécessite de réaliser des tests en laboratoire en amont
afin de déterminer la bonne concentration d’épandage avant d’effectuer le traitement
de l’eau ».
L’épandage permet de traiter les eaux concernées
pour une durée de 4 à 8 semaines. Après traitement, la baignade est de nouveau possible
sous 48 h du fait de la disparition totale du peroxyde d’hydrogène et des toxines
potentielles produites par ces cyanobactéries.
Expérimentée depuis 2009 aux Pays-Bas, la technique
du traitement par épandage d’Arcadis est employée pour assainir, en moyenne, une
dizaine de lacs et plans d’eau par an dans le pays. Son usage pourrait être appelé
à se développer rapidement en France, en collaboration étroite avec les scientifiques
et les différentes institutions liées à la qualité des eaux douces.