KSB a participé à l’équipement de Thassalia, symbole du renouveau de la cité phocéenne et première centrale de géothermie marine d’Europe à alimenter directement en chaud et froid l’ensemble des bâtiments d’une éco-cité.
Porté depuis 2010 par le groupe Engie, Thassalia concerne la création d’un
réseau de chaud et de froid sur tout le périmètre d’Euroméditerranée. Ce projet
qui repose sur un investissement majoritairement privé de 35 M€ (dont 7 M€ de
financements publics), est innovant à plusieurs titres.
D’abord, il livre du chaud mais aussi du froid, là où le plus souvent les
réseaux, en France, sont séparés. Thassalia est une centrale
thermo-frigoriphique.
Ensuite, l’énergie est puisée dans l’eau de mer, ce qui en fait la première
centrale française de géothermie marine. Enfin, c’est le premier projet
européen à irriguer l’ensemble d’une éco-cité de cette ampleur : 160.000 m² de
bâtiments sont alimentés aujourd’hui et 500 000 m² le seront d’ici 2020.
La centrale géothermique est alimentée en eau de mer pompée à 7 mètres de
profondeur par 6 pompes KSB CPKN, en acier Noridur®, résistantes à la
corrosion, équipées d’un moteur de 160 kW à vitesse variable, pour un débit
total de 1000 l/s. La problématique de la corrosion par l’eau de mer chaude est
particulière à ce projet. En effet, l’eau pompée atteint en été jusqu’à 25°C,
et sa température de rejet autorisée est de 30°C. Les parties de la pompe en
contact avec le fluide ont donc été réalisées en acier duplex spécial Noridur®
(conception KSB, équivalent Uranus B6). Le Noridur® est utilisé pour les
produits fortement corrosifs et légèrement chargés, tels que les eaux de mer
chaude mais aussi les acides concentrés, les gaz de fumées en process de
désulfurisation….
Pour les mêmes raisons, les robinets à papillon qui assurent les fonctions
d’isolement ou de régulation de cette partie eau de mer sont protégés sur le
disque d’un revêtement anti-corrosion en allar. Il s’agit de robinets AMRI
Isoria (DN 50 à 700), avec actionneurs manuels ou pneumatiques.
Cette eau de mer, dont la température avoisine les 14°C l’hiver et 22°C
l’été, alimente des échangeurs thermiques reliés aux thermofrigopompes et
directement les groupes froids, apportant des calories pour chauffer quand il
fait froid et des frigories pour rafraîchir lorsqu’il fait chaud. Les
thermo-frigopompes et les groupes de froid permettent ensuite de produire de la
chaleur ou du froid selon les besoins. Des chaudières-gaz complètent
l’installation pour garantir une continuité de service en toute circonstance.
L’énergie est ensuite acheminée vers les bâtiments d’Euroméditerranée pour
les chauffer ou les climatiser, via un réseau d’eau chaude (60°C) et un réseau d’eau
glacée (5°C). Les 3 km du réseau ont imposé des solutions de pompage puissantes
à forte HMT sur les deux circuits.
Ces deux circuits sont équipés chacun de 4 pompes KSB Mega-CPK (8 au total)
affichant chacune une HMT nominale de 110 mCE ou 120 mCE selon les machines.
Leurs puissances s’échelonnent entre 160 kW et 355 kW. Ce lot « réseau
secondaire » a été déterminant dans la décision de choix des solutions de
pompage. En effet, les exigences du cahier des charges
étaient très élevées en termes de hauteur mais aussi de rendement et de
vitesse. C’est ainsi que les Mega CPK retenues affichent des rendements jusqu’à
84%, pour des vitesses de 1500 tours/min et 1750 tours/min.
Des solutions plus « légères » en termes de tailles de pompes, donc plus
faciles à installer et moins chères auraient pu être préférées par le maître
d’ouvrage. Mais il n’existait pas de pompe suffisamment puissante pour assurer
seule la HMT demandée. Il aurait fallu recourir à des pompes en série, un mode
de fonctionnement plus risqué en termes de fiabilité pour l’exploitant et qui a
finalement été écarté.
Les circuits auxiliaires sont équipés de pompes pour les échangeurs (KSB
Etanorm, 650m3/h pour 30 mCE, puissance de 75 kW), de pompes de recyclage et de
pompes auxiliaires plus petites (KSB Etaline) ainsi que de quelque 150 robinets
AMRI Boax B, à commande manuelle ou pneumatique, du DN 100 au DN 600.
Projet référent en matière d’énergie renouvelable du fait de la
récupération d’environ 70% des thermies/frigories de la mer, Thassalia affiche
un coefficient d’efficacité énergétique très élevé par rapport à un parc
équivalent qui serait équipé d’installations autonomes de
chauffage/climatisation. Le bilan est de 70% de réduction des gaz à effets de
serre pour l’éco-cité, à laquelle s’ajoute une réduction de 40% de la
consommation d’électricité et 65 % de la consommation d’eau. Au global, les performances
énergétiques de Thassalia permettent à Euroméditerranée d’obtenir le Label HQE
(Haute Qualité Environnementale).
Au plan environnemental, la production centralisée de froid favorise un
abaissement de l’effet îlot de chaleur dans la ville, que n’aurait pas manqué
de créer la multiplication de productions autonomes. De plus, en un réseau de
froid permet de valoriser les surfaces de terrasse du fait de la disparition
des tours aéroréfrigérantes au sommet des immeubles. Cette disparition limite
aussi la pollution sonore, et réduit drastiquement les risques de contamination
bactérienne (légionellose p.ex.).
Au plan financier, le prix de l’énergie produite est inférieur d’environ
10% sur le froid par rapport à une solution autonome. En outre, cette solution
est moins sensible aux hausses éventuelles des tarifs d’électricité et de gaz.