De novembre 2019 à janvier 2020, l’agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse a lancé un appel à initiatives pour expérimenter la mise en place de paiements pour services environnementaux (PSE) à destination des agriculteurs. Une enveloppe de 30 millions d’euros est consacrée au dispositif. 21 collectivités misent sur cette logique d'incitation pour participer à la reconquête de la qualité de l’eau et de la biodiversité et engager 2000 à 3000 exploitations agricoles.
La moitié des dossiers retenus concerne des projets territoriaux qui prennent en compte les 2 enjeux captages prioritaires et biodiversité. Un quart porte sur les captages prioritaires et les ressources stratégiques et un autre quart uniquement sur la biodiversité. Chaque projet de territoire devrait concerner entre 50 à 150 agriculteurs soit 2000 à 3000 exploitants au total. L’agence de l’eau financera jusqu’à 70 % l’animation territoriale pour structurer le projet et les études préalables et y consacre un budget de 1,6 million d’euros.
En phase opérationnelle, dès avril 2021, les agriculteurs pourront bénéficier de 30 millions d’euros sur une période de 5 ans. Ces rémunérations pourront servir, par exemple, à créer et entretenir des infrastructures agro-écologiques comme les haies, les bandes enherbées, les ripisylves, les zones humides ou les mares, ou à développer des pratiques agronomiques vertueuses qui limitent l’utilisation d’engrais minéraux ou de pesticides.
Laurent Roy, directeur général de l’agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse se félicite de la participation recensée : « Je salue le très bon résultat de cet appel à initiatives avec 21 dossiers de grande qualité retenus sur les 30 présentés, d’autant plus que le calendrier du dispositif était serré. Les collectivités se sont fortement investies, et ce n’est pas fini, puisqu’elles doivent maintenant mobiliser les agriculteurs volontaires et construire des projets territoriaux d’ici mars 2021. Cette expérimentation inédite doit permettre à chaque territoire d’obtenir des résultats concrets sur des sujets sociétaux cruciaux en valorisant et en rémunérant les savoir-faire des agriculteurs dont les modes d’action rendent des services environnementaux précieux ».
Deux
projets emblématiques pour protéger les captages et la biodiversité
Le
territoire du Grand Pic Saint-Loup (Hérault) compte 4 sites Natura 2000, 25
Zones naturelles d'intérêt écologique faunistique et floristique et un vaste
réseau hydrographique (trame bleue, ripisylves, ruisseaux, mares temporaires et
zones humides…), que la Communauté de communes s’attache à préserver, tout en
favorisant le développement d’une agriculture respectueuse de cette
biodiversité. Depuis 2018, le dispositif Biodiv’eau permet d’améliorer l’état
de conservation de la biodiversité dans les exploitations, ainsi que les
pratiques agricoles. L’objectif est de signer 30 à 40 contrats PSE avec les
vignerons engagés dans Biodiv’Eau mais aussi avec les exploitations concernées
par les aires d'alimentation de captage, notamment celles du Fenouillet et de
la source du Lez, et plus généralement avec les volontaires pour s'impliquer
dans des démarches vertueuses pour la préservation de la ressource en eau et la
biodiversité.
L’exemple
du Pays Graylois (Haute-Saône) : 350 exploitations dans l’aventure
Le
Pays Graylois compte 23 captages prioritaires sur son territoire, soit 13 673
hectares - dont 8 640 hectares de surface agricole en grandes cultures -
concernés par une pollution aux nitrates et aux pesticides. Son objectif est
d’accompagner 350 exploitations agricoles vers des pratiques plus respectueuses
de l’environnement. Axe prioritaire : une nette diminution du recours aux
engrais minéraux, aux produits phytopharmaceutiques (herbicides, fongicides,
insecticides) et aux énergies fossiles.